Maison à encorbellement : Différence entre versions

De Maisons Paysannes de France
Ligne 16 : Ligne 16 :
 
De plus, en rapprochant les deux côtés de la rue par le haut, de tels encorbellement accentuent la possibilité de '''communication des feux''', menace majeure des villes du Moyen-Âge du fait que les constructions soient en pan de bois. Ainsi au XV<sup>ème</sup>-XVI<sup>ème</sup> siècles, on réglemente l’urbanisme en vue de limiter de tels risques. Un grand incendie en 1298 détruit par exemple la toiture de la cathédrale de Strasbourg et près de 350 habitations. C’est ainsi qu’après cet évènement on lira sur la cathédrale: « ''Dies ist die Masz des Uberhanges'' » soit « Ceci est la mesure de l’encorbellement », avec un trait indiquant la nouvelle largueur maximale autorisée.
 
De plus, en rapprochant les deux côtés de la rue par le haut, de tels encorbellement accentuent la possibilité de '''communication des feux''', menace majeure des villes du Moyen-Âge du fait que les constructions soient en pan de bois. Ainsi au XV<sup>ème</sup>-XVI<sup>ème</sup> siècles, on réglemente l’urbanisme en vue de limiter de tels risques. Un grand incendie en 1298 détruit par exemple la toiture de la cathédrale de Strasbourg et près de 350 habitations. C’est ainsi qu’après cet évènement on lira sur la cathédrale: « ''Dies ist die Masz des Uberhanges'' » soit « Ceci est la mesure de l’encorbellement », avec un trait indiquant la nouvelle largueur maximale autorisée.
  
==== Bibliographie : ====
+
== Bibliographie ==
 
* Fontaine R. , « Les pans de bois », Rubrique « Sachez restaurer » in ''Maisons Paysannes de France'', 1972, pp. 22-26.
 
* Fontaine R. , « Les pans de bois », Rubrique « Sachez restaurer » in ''Maisons Paysannes de France'', 1972, pp. 22-26.
 
* Viollet le Duc, ''Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle'' - Tome 5, Encorbellement.
 
* Viollet le Duc, ''Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle'' - Tome 5, Encorbellement.

Version du 29 septembre 2020 à 10:28

La maison à encorbellement désigne les constructions de maisons dont les étages sont en saillie sur le plan vertical. Le terme « encorbellement » est dérivé du mot « corbel », comme le « corbeau », qui désigne en architecture une pierre ou pièce de charpente saillante d’un mur, qui sert souvent à soutenir un autre élément; les deux termes viendraient de l’image de l’oiseau, que l'on peut trouver en hauteur en haut des murs.

Où peut-on les trouver ?

Encorbellement dans le Limousin. Photo Tony Marchal, 2007 ©

Ce type d’architecture peut se trouver fréquemment en Alsace-Lorraine par exemple, mais de manière générale, les maisons à encorbellement se trouvent partout en Europe où l’on peut trouver des maisons à étages en pan de bois, de l’époque médiévale.

Quelle origine ?

Au premier abord, l’origine de ce type de construction semble surtout venir du fait qu’elle permet de laisser de la place aux voies de passages urbains au sol, tout en exploitant de l’espace en hauteur. Mais elle viendrait aussi du fait qu’elle permettait de contourner, d’une certaine manière, une taxe calculée sur la surface au sol de l’habitation. L’espace était alors gagné à chaque étage construit, en débordant sur un ou plusieurs côtés de la maison. D’autre part, son apparition s’expliquerait aussi par le fait que la construction en pan de bois serait passée d’une technique dite « à bois long », qui face à la difficulté de déplacer les longs poteaux dans la ville et du fait du pourrissement du bois à la base, aurait été abandonnée au profit d’une construction « à bois court ». Avec des bois plus courts, la construction se fait par étages. En conséquence, l’encorbellement est plus évident à mettre en place, la structure n’étant plus contrainte par un seul long bois partant de la base jusqu’au sommet. Aussi, un avantage de la mise en place de l’encorbellement est la protection des étages inférieurs face à la pluie, limitant l’exposition de l’habitat, et permettant d’abriter les individus en dessous.

Problèmes d’une telle architecture

Une telle architecture pose un problème évident d’urbanisme et d’hygiène : les voies sont considérablement assombries, et ce fait lié à une absence de prise en charge d’évacuation sanitaire implique que les ruelles deviennent vite sombres et insalubres. L’air circulant peu et l’espace étant caché par le soleil, le sol laisse place à l’accumulation et la fermentation des déjections, espace ainsi propice à la propagations de maladies.

De plus, en rapprochant les deux côtés de la rue par le haut, de tels encorbellement accentuent la possibilité de communication des feux, menace majeure des villes du Moyen-Âge du fait que les constructions soient en pan de bois. Ainsi au XVème-XVIème siècles, on réglemente l’urbanisme en vue de limiter de tels risques. Un grand incendie en 1298 détruit par exemple la toiture de la cathédrale de Strasbourg et près de 350 habitations. C’est ainsi qu’après cet évènement on lira sur la cathédrale: « Dies ist die Masz des Uberhanges » soit « Ceci est la mesure de l’encorbellement », avec un trait indiquant la nouvelle largueur maximale autorisée.

Bibliographie

  • Fontaine R. , « Les pans de bois », Rubrique « Sachez restaurer » in Maisons Paysannes de France, 1972, pp. 22-26.
  • Viollet le Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 5, Encorbellement.
  • Morisot .M. , Tableaux détaillés des prix de tous les ouvrages du bâtiment (charpente), Carilian, 1814.
  • Leguay J.-P. , Vivre en ville au Moyen-âge, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2006.
  • Larbodière J.M. , Par la fenestre. Études de littérature et de civilisation médiévales, Éditions Connochie-Bourgne Chantal, Presses universitaires de Provence, 2014, p. 274.
  • Larbodière. -M. , Le Style des façades. Du Moyen-Âge à nos jours, Massin, 2000, p. 10.