Le Gâtinais : Différence entre versions
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Suivant le plan de la maison gauloise, les constructions ont la faiblesse de ne pas avoir de cave, et d’être '''sans fondations''', isolées du sol. Dans des sites sableux très bien drainés, comme en Gâtinais occidental, cela ne porte pas à conséquence, mais des risques de glissement de terrain ou d’ensablement sont cependant à craindre sur un sol plus argileux comme en Gâtinais oriental. | Suivant le plan de la maison gauloise, les constructions ont la faiblesse de ne pas avoir de cave, et d’être '''sans fondations''', isolées du sol. Dans des sites sableux très bien drainés, comme en Gâtinais occidental, cela ne porte pas à conséquence, mais des risques de glissement de terrain ou d’ensablement sont cependant à craindre sur un sol plus argileux comme en Gâtinais oriental. | ||
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Version actuelle datée du 26 février 2019 à 14:58
On trouve en Gâtinais des bâtiments de maisons paysannes à longs pans, des fermes à fonctions dissociées, fermes à cours fermées, pouvant être remarquées au sein du Parc Naturel Régional du Gâtinais Français. Une grande partie de l'habitat a été construite en colombage de bois, hourdés de briques, remplacés ensuite par l'utilisation de la maçonnerie avec de la brique, essentiellement pour les chaînages et les encadrements. La pierre calcaire taillée se rencontre essentiellement dans l’Ouest du Gâtinais.Les maisons et fermes du Gâtinais oriental furent à pans de bois pour les plus anciennes datant d’avant le XIX° siècle, de structures faites en madriers aux vides comblés par du torchis d’argile et de paille.
Sommaire
Une longue tradition de constructions paysannes
L’habitat rural d’aujourd’hui, dont l’architecture remonte au début du XIX° siècle, présente des murs de pierres extraites localement (silex, calcaire tendre), montées à la chaux, elle-même pouvant être soutenue par des pierres d’angle de grès massif. Les enduits de chaux ou de terre sont étalés « à pierres vues », laissant apparaître quelques pans de pierre sans toutefois que celles-ci réfléchissent trop la lumière reçue ; l’enduit peut aussi être rocailleux, par un gâchage spécifique de la fin du XIX°siècle.
Le Gâtinais oriental
Le Gâtinais oriental et ses particularités de constructions locales se distinguent du Gâtinais occidental par son sol argileux propice à la constitution de briques. On retrouve aussi le calcaire tendre de l’ère tertiaire présent à l’ouest du Gâtinais, matériau premier pour la fabrication de la chaux (par calcination de la pierre, voir chaux). Les enduits utilisés comme liant pour les briques sont eux constitués en partie de l’argile trouvée sur place.
Ainsi, par cette diversité des sols en Gâtinais oriental, les constructions traditionnelles de ce territoire présentent des façades alternant murs en chaux aérienne et encadrements de briques.
La brique est en effet largement utilisée pour la construction de lucarnes, corniches, encadrements des ouvertures de portes, fenêtres et oculi, ou encore pour des piliers de portails ou les cheminées : ces ouvrages maçonnés de briques dans une tradition singulière confèrent à l’habitat rural un esthétisme de charme.
La souplesse d’utilisation de la brique permet d’introduire des éléments d’animation des façades : lucarnes en bâtière, lucarnes à capucine ou à linteau de bois, lucarne en plein cintre, ou encore baies à piédroits superposées pour l’encadrement des fenêtres et des portes.
Un liant adéquat de mortier de terre gâché (voir terre) permet à la brique d’épouser les formes du bâti pour la construction d’appareils d’arcs de soutenance en forme d’anse, de panier ou en arc segmentaire.
Les toitures sont pentues avec des angles à 45° pour un écoulement rapide des eaux de pluie. La couverture y est de tuiles plates, dites bourguignonnes, la plus répandue dans le bassin Parisien (voir tuile). Tuiles et briques se trouvent juxtaposées au niveau des corniches et des lucarnes offrant à l’œil un contraste du rouge ocre de la brique (de différentes teintes) avec le rouge vermillon de la tuile, n’étant pas sans rappeler les couleurs bourguignonnes du proche pays de la Côte d’Or.
Le Gâtinais occidental
La pierre calcaire est le matériau typique d’Ile-de-France, parfaitement blanc quant il est pur, il devient plus ou moins gris avec la présence de silice. Les carrières qui ont approvisionné le Gâtinais occidental étaient situées à Souppes-sur-Loing et à Château-Landon.
En Gâtinais occidental, la nature géologique du sous-sol et la présence de carrières de calcaire dur ont donné lieu à des constructions aux appareillages de pierres taillées, selon les mêmes techniques architecturales utilisées en Gâtinais oriental. Cette pierre calcaire dure est utilisée pour les encadrements de baies, pour les corniches et les chaînes d’angle qui viennent enrichir les maçonneries de remplissage constituées de petits moellons de pierre équarris. Les enduits sont soit au mortier de chaux peu épais ou peu colorés, soit au gros plâtre dans les bourgs en harmonie avec le ton pastel des menuiseries.
Des éléments d’ornementation atténuent le caractère austère de ces constructions :
- corniches constituées par juxtaposition de briques droites ou en pointe
- girouette personnalisées
- souches en briques
- cadrans solaires
Les baies des constructions très anciennes étaient encadrées de pierres massives taillées.
La maison rurale du Gâtinais possède une fenêtre-lucarne en remplacement de la porte du grenier pour l’aménagement de l’étage. Les linteaux de bois, initialement enduit de plâtre au-dessus des annexes, ont été dégagés et teintés comme la mode le voulait il y a quarante ans.
Les clos du Gâtinais regroupent autour d’une cour un ensemble de bâtiments isolés de la rue par un haut mur chaperonné, percé de portes charretières et piétonnes. Un enduit de chaux « à pierre vue » recouvre le petit appareillage de moellons calcaires bien assisés des murs. Seuls apparaissent les encadrements des baies et les chaînes d’angles en calcaire massif et dur.
Les portes charretières et les portes piétonnes peuvent être cintrées, en arc surbaissé ou plein cintre, alors que les ouvertures de faible portée sont parfois surmontées de linteaux monolithes grâce à la bonne résistance mécanique de la pierre .
Les silhouettes des toitures s’animent de chatières de ventilation en forme de tête de grenouille et d’épis de faîtage en terre cuite ou en zinc qui permettent d’assurer une bonne étanchéité aux points de jonction des différents pans de toiture.
Suivant le plan de la maison gauloise, les constructions ont la faiblesse de ne pas avoir de cave, et d’être sans fondations, isolées du sol. Dans des sites sableux très bien drainés, comme en Gâtinais occidental, cela ne porte pas à conséquence, mais des risques de glissement de terrain ou d’ensablement sont cependant à craindre sur un sol plus argileux comme en Gâtinais oriental.
Références bibliographiques
Thiébaut P. ( 2001) La maison rurale en Île-de-France, Eyrolles
Le patrimoine du Gâtinais, Extraits de la Charte de développement du "Pays du Gâtinais", Gâtinais Histoire, consulté le 11/06/2018