Relevé de façade

Faire un relevé de façade précis avec des moyens simples 

Relevé d'une portion de la muraille gallo-romaine, rue des Fossés Saint-Pierre, au Mans.

Une bonne restauration commence  souvent par de bons relevés.

Un relevé précis de façade, voire même un relevé pierre à pierre, peut être réalisé assez simplement par la plupart des amateurs de bâtiments anciens.

Méthode

Relevé de la façade Sud d'une maison paysanne (Le Bas Possé à Assé-le-Riboul, Sarthe).

Il s’agit de quadriller la façade en traçant une ou plusieurs lignes horizontales et des lignes verticales.

Ce quadrillage va être reproduit sur un plan, à l’échelle 1/25 ou 1/50 selon ce qu’on recherche. A partir de là tous les détails pourront être relevés sur le bâtiment et dessinés au fur et à mesure au crayon sur le papier. Une certaine maîtrise du dessin est souhaitable.  

Matériel nécessaire

Relevé du pignon ouest de cette même maison avec les traces sur le mur du solin de l'ancienne dépendance et les ruines du four à pain.

Pour le relevé :

• Craie grasse de maçon.
• Niveau de chantier avec trépied et mire (ou tout autre moyen permettant de tracer une ligne parfaitement horizontale sur la façade).
• Règle alu de 3m.
• Fil à plomb.
• Chaîne d’arpenteur (25 ou 50 m) et double mètre.
• Echelle ou échafaudage si nécessaire. 

Pour le report :

• Feuille de papier fixée sur un support rigide (contreplaqué par exemple).
• Crayon de papier, gomme, équerre, règle graduée à échelle multiple appelée aussi kutsch.  

Exemple de relevé de façade réalisé avec cette méthode.

Réalisation du relevé

Le niveau de chantier correctement réglé permet de tracer plusieurs points horizontaux d’abord sur une façade, puis sur les autres (en déplaçant l’appareil et avec un calcul simple pour conserver au trait le même niveau). Il permet également si besoin de rattacher l’altitude de ce trait à une altitude de référence. La mire n’est pas forcément nécessaire, un double mètre suffit le plus souvent.

Il faut être deux : une personne à l’appareil et une qui se déplace avec le double mètre ou la mire.

Ensuite, les points sont reliés entre eux pour tracer la ligne horizontale à la craie grasse (ne pas trop appuyer, les traits s’effaceront en quelques semaines).

Si besoin, d’autres lignes horizontales peuvent être tracées au dessus de la première, tous les mètres ou tous les deux mètres.

Il est possible également d’utiliser un niveau laser pour tracer un trait horizontal sur une façade, sous réserve que le rayon soit visible en extérieur. 

On trace ensuite des lignes verticales à l’aide du fil à plomb environ tous les deux mètres. Il faut toujours partir d’un point et « cumuler » pour plus de précision. 

Ce quadrillage réalisé, il faut relever de manière précise tous les détails souhaités avec un double mètre en partant des lignes de référence. A deux, c’est assez rapide : une personne relève et dicte, l’autre dessine. 

La mise au propre se fait à l’encre directement sur le papier si celui-ci est resté propre, sinon sur un calque. 

Ce type de relevé artisanal, l’œil « collé » à la façade, permet de noter les détails, éventuellement de renseigner la nature des pierres. Il peut être utile en archéologie du bâti et s’avérer dans certains cas complémentaire d’un relevé photogrammétrique.