Restauration d'une remise à chevaux : Différence entre versions
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répertorier et inventorier les pièces de charpente cassées ou non, les décheviller et transporter le tout, ainsi que les pierres d’angle et tous les grès et briques récupérables (les tuiles étaient déjà vendues!) chez lui, à cinq kilomètres de là. | répertorier et inventorier les pièces de charpente cassées ou non, les décheviller et transporter le tout, ainsi que les pierres d’angle et tous les grès et briques récupérables (les tuiles étaient déjà vendues!) chez lui, à cinq kilomètres de là. | ||
− | Ce professeur en arts appliqués n’est pas novice en la matière. La restauration d’une « bricole », - une ferme de petits cultivateurs – lui a permis d’emporter le [http://www.maisons-paysannes.org/actions/concours/ prix René Fontaine] en 1996. Mais il s’agit, cette fois, d’une entreprise nettement plus radicale : remonter à l’identique un édifice dont les parties manquantes ou détériorées ne sont pas rares, sur un site différent. Les conseils d’un ami architecte lui permettent de résoudre les problèmes techniques, et l’adaptation au terrain attenant à la « bricole » de Pierre Carré - notamment une inversion de pente par rapport au sol d’origine – de cet édifice rectangulaire de 17 mètres sur 6, légèrement incurvé. Le permis de construire est déposé fin 1999. | + | Ce professeur en arts appliqués n’est pas novice en la matière. La restauration d’une « bricole », - une ferme de petits cultivateurs – lui a permis d’emporter le [http://www.maisons-paysannes.org/actions/concours/ prix Architecture et Patrimoine - René Fontaine] en 1996. Mais il s’agit, cette fois, d’une entreprise nettement plus radicale : remonter à l’identique un édifice dont les parties manquantes ou détériorées ne sont pas rares, sur un site différent. Les conseils d’un ami architecte lui permettent de résoudre les problèmes techniques, et l’adaptation au terrain attenant à la « bricole » de Pierre Carré - notamment une inversion de pente par rapport au sol d’origine – de cet édifice rectangulaire de 17 mètres sur 6, légèrement incurvé. Le permis de construire est déposé fin 1999. |
Des amis viendront aider Pierre Carré pour les fondations et l’érection des fermes de la charpente ou des parties les plus lourdes du colombage. Pour le reste, il assurera le travail pratiquement seul. Au total, l’équivalent de 365 jours de travail de 10 h échelonnés sur plus de quatre ans aura été nécessaire pour mener à bien la restauration. Chaque pièce de colombage ou de charpente a dû être vérifiée et remplacée si besoin à partir de bois de récupération. L’une des deux lucarnes en [https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A2ti%C3%A8re bâtière] a par exemple été retrouvée en morceaux dans les gravats. Certaines parties du colombage, disparues, ont été remplacées par des briques creuses plâtrées. Chaque élément est ensuite monté à blanc sur le sol et rechevillé avant d’être mis en place. | Des amis viendront aider Pierre Carré pour les fondations et l’érection des fermes de la charpente ou des parties les plus lourdes du colombage. Pour le reste, il assurera le travail pratiquement seul. Au total, l’équivalent de 365 jours de travail de 10 h échelonnés sur plus de quatre ans aura été nécessaire pour mener à bien la restauration. Chaque pièce de colombage ou de charpente a dû être vérifiée et remplacée si besoin à partir de bois de récupération. L’une des deux lucarnes en [https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A2ti%C3%A8re bâtière] a par exemple été retrouvée en morceaux dans les gravats. Certaines parties du colombage, disparues, ont été remplacées par des briques creuses plâtrées. Chaque élément est ensuite monté à blanc sur le sol et rechevillé avant d’être mis en place. | ||
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Version du 7 juin 2018 à 15:00
Quand il l’a découverte, en août 1999, c’était une ruine. Partiellement effondrée, elle menaçait la voie publique. « Je n’ai plus le temps. Je vais découper la charpente à la tronçonneuse », lui avait déclaré l’entrepreneur chargé de sa démolition. Le sang de Pierre Carré n’a fait qu’un tour. Après un rapide examen des restes de cette remise pour chevaux et carrioles dépendant d’un relais à Bray-sur-Seine, il obtient treize jours de sursis. Le temps de relever soigneusement et photographier toutes les caractéristiques de ce bâtiment qu’il date des environs du XVIIIè siècle, en répertorier et inventorier les pièces de charpente cassées ou non, les décheviller et transporter le tout, ainsi que les pierres d’angle et tous les grès et briques récupérables (les tuiles étaient déjà vendues!) chez lui, à cinq kilomètres de là.
Ce professeur en arts appliqués n’est pas novice en la matière. La restauration d’une « bricole », - une ferme de petits cultivateurs – lui a permis d’emporter le prix Architecture et Patrimoine - René Fontaine en 1996. Mais il s’agit, cette fois, d’une entreprise nettement plus radicale : remonter à l’identique un édifice dont les parties manquantes ou détériorées ne sont pas rares, sur un site différent. Les conseils d’un ami architecte lui permettent de résoudre les problèmes techniques, et l’adaptation au terrain attenant à la « bricole » de Pierre Carré - notamment une inversion de pente par rapport au sol d’origine – de cet édifice rectangulaire de 17 mètres sur 6, légèrement incurvé. Le permis de construire est déposé fin 1999.
Des amis viendront aider Pierre Carré pour les fondations et l’érection des fermes de la charpente ou des parties les plus lourdes du colombage. Pour le reste, il assurera le travail pratiquement seul. Au total, l’équivalent de 365 jours de travail de 10 h échelonnés sur plus de quatre ans aura été nécessaire pour mener à bien la restauration. Chaque pièce de colombage ou de charpente a dû être vérifiée et remplacée si besoin à partir de bois de récupération. L’une des deux lucarnes en bâtière a par exemple été retrouvée en morceaux dans les gravats. Certaines parties du colombage, disparues, ont été remplacées par des briques creuses plâtrées. Chaque élément est ensuite monté à blanc sur le sol et rechevillé avant d’être mis en place.
Quelques compromis avec la tradition ont été nécessaires en raison de la spécificité d’un tel chantier. Des parpaings ceinturés de chaînages ferraillés horizontalement au niveau des fondations et du sommet verticalement ont été utilisés pour les murs d’élévation du rez-de-chaussée en structure basse, en lieu et place du mélange originel de brique et de moellons enduit. Trois couches d’enduit à la chaux hydraulique et une couche de finition à la chaux aérienne et au sable du cru ont néanmoins rendu invisibles ces parpaings qui s’appuient, évidemment, sur les pierres d’angle d’origine et assurant une solide assise à l’ensemble du bâtiment. Pour le reste, noues rondes dépourvues de zinc aux lucarnes, portes charretière et piétonne de récupération elles aussi, restitution (après restauration) de l’https://fr épi de faîtage reconstituent l’aspect d’origine. Les baies, très dénaturées sur le bâtiment d’origine, ont été recomposées en tenant compte – certes – des nouvelles fonctions de l’édifice et à la typologie du lieu, mais aussi de la tradition, redessinées et proportionnées en s’inspirant de modèles existants dans les environs.
Cette réalisation qui a valu à Pierre Carré son second prix René Fontaine a été également jugée suffisamment exemplaire aux responsables de la Fondation du Patrimoine pour qu’ils lui attribuent leur label en janvier 2004, en sus d’une aide de 1050 euros. Une superbe « résurrection » pour cette vénérable bâtisse qui, sauvée du néant in extremis, a entamé une nouvelle « vie » comme « atelier-garde-meuble-garage-grenier » en annexe de la « bricole » déjà primée.
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