Contrevents dans le Loir-et-Cher : Différence entre versions

De Maisons Paysannes de France
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Les planches verticales, ou lames, ne sont pas très épaisses : de 20 à 22 mm, rarement plus, sauf dans le cas des grands contrevents des maisons bourgeoises. En revanche, elles sont d’inégales largeurs pour ne pas gaspiller de bois lors du débit des planches. On compte généralement deux ou trois lames par volet seulement, pas davantage. Parfois même une seule. Elles n’étaient pas obligatoirement en chêne et il en existe parfois en bois de peuplier.
 
Les planches verticales, ou lames, ne sont pas très épaisses : de 20 à 22 mm, rarement plus, sauf dans le cas des grands contrevents des maisons bourgeoises. En revanche, elles sont d’inégales largeurs pour ne pas gaspiller de bois lors du débit des planches. On compte généralement deux ou trois lames par volet seulement, pas davantage. Parfois même une seule. Elles n’étaient pas obligatoirement en chêne et il en existe parfois en bois de peuplier.
  
Cependant, le chêne et le châtaignier résistent mieux aux intempéries et au soleil. Attention : une lame de châtaignier de trop grande largeur a une fâcheuse tendance à fendre facilement.
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Cependant, le chêne et le châtaignier résistent mieux aux intempéries et au soleil.  
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''Attention :'' une lame de châtaignier de trop grande largeur a tendance à fendre facilement.
  
 
'''Mouchette'''  
 
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Son rôle est d’estomper à l’œil les retraits qui ne manquent pas d’arriver par séchage du bois des lames verticales. Pour plus de finesse, une mouchette de 8 mm est suffisante, 10 mm au maximum si les panneaux sont très grands.
 
Son rôle est d’estomper à l’œil les retraits qui ne manquent pas d’arriver par séchage du bois des lames verticales. Pour plus de finesse, une mouchette de 8 mm est suffisante, 10 mm au maximum si les panneaux sont très grands.
  
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[[Fichier:Barre contrevent.jpg|vignette|534x534px|Assemblage des barres sur volets :
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- entaille à queue d'aronde
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Dessin Pauline GABERT ©, d'après PAULVAICHE A.,
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''Les volets des maisons paysannes'', p.12.<ref>PAULVAICHE A., ''Conseils pratiques : Les volets des maisons paysannes'', Revue Maisons Paysannes de France, n°8, 4T, 1967, pp.10-13.</ref>
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'''Barres d’assemblage'''  
 
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Le plus souvent les barres d’assemblage sont en chêne et formées en « queue de billard », c’est-à-dire avec un bout plus large que l’autre. Elles sont ensuite encastrées « à refus » dans une gorge de 6 à 7 mm en forme de « queue d’aronde » pratiquée dans l’épaisseur des lames verticales. Leurs bords sont arrondis ou chanfreinés pour évacuer l’eau de pluie. Le sens des queues est parfois opposé pour plus de solidité.
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Le plus souvent les barres d’assemblage sont en chêne et formées en « queue de billard », c’est-à-dire avec un bout plus large que l’autre.
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Deux barres sont disposés judicieusement suivant la hauteur du volet pour assurer sa tenue. Elles sont ensuite encastrées « à refus » dans une gorge de 6 à 7 mm en forme de « queue d’aronde » pratiquée dans l’épaisseur des lames verticales. Leurs bords sont arrondis ou chanfreinés pour évacuer l’eau de pluie. Le sens des queues est parfois opposé pour plus de solidité.
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Ces barres d'assemblage sont ensuite clouées.
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A défaut d'un outil permettant de faire une queue d'aronde, il est possible de réaliser une entaille aux bords droits mais cette forme implique un clouage plus important.
  
 
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Dans le Loir-et-Cher, c’est le gris-bleu qui domine. Mais depuis l’apparition des peintures industrielles, on trouve aussi des gris, des rouges et des verts. Sur le bâti paysan, l’habitude est de privilégier le gris-bleu pour les menuiseries des habitations (contrevents, fenêtres et portes), et le rouge-brun ou lie-de-vin pour les portes d’annexes. Les peintures à l’ocre conviennent très bien dans ce dernier cas. On peint menuiserie et quincaillerie d’une seule et même couleur. Chaque région a bien sûr sa façon de décliner ses vantaux, mais nulle part, ils ne sont étrangers à l’harmonie des façades. Gardons-les pleinement vivants.
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Dans le Loir-et-Cher, c’est le gris-bleu qui domine. Cependant, depuis l’apparition des peintures industrielles, on trouve aussi des gris, des rouges et des verts. Sur le bâti paysan, l’habitude est de privilégier le gris-bleu pour les menuiseries des habitations (contrevents, fenêtres et portes), et le rouge-brun ou lie-de-vin pour les portes d’annexes. Les peintures à l’ocre conviennent très bien dans ce dernier cas. On peint menuiserie et quincaillerie d’une seule et même couleur.  
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Chaque région a bien sûr sa façon de décliner ses vantaux, mais nulle part, ils ne sont étrangers à l’harmonie des façades. Gardons-les pleinement vivants.
  
 
'''Ecrous et boulons'''
 
'''Ecrous et boulons'''
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* VITTE J., ''A propos de volets'', Revue Maisons Paysannes de France, n°81, 3T, 1986, pp. 16-18.
 
* VITTE J., ''A propos de volets'', Revue Maisons Paysannes de France, n°81, 3T, 1986, pp. 16-18.
 
* ROCHERON A., MIGNOT A., ''Contrevents traditionnels : l'exemple du Loir-et-Cher'', Revue Maisons Paysannes de France, n°203, 2T, 2017, pp.30-32.
 
* ROCHERON A., MIGNOT A., ''Contrevents traditionnels : l'exemple du Loir-et-Cher'', Revue Maisons Paysannes de France, n°203, 2T, 2017, pp.30-32.
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* PAULVAICHE A., ''Conseils pratiques : Les volets des maisons paysannes'', Revue Maisons Paysannes de France, n°8, 4T, 1967, pp.10-13.

Version du 6 juin 2019 à 09:23

Volets et contrevents

Contrevents dans la Sarthe

Photo Maisons Paysannes de France, délégation de la Sarthe ©
On appelle aujourd’hui indifféremment « volets » des vantaux destinés à cacher le jour des fenêtres à l’intérieur ou à l’extérieur. Traditionnellement cependant, le mot « volets » désigne les vantaux intérieurs et le mot « contrevents » les vantaux extérieurs.

Quatre types de volets

On les trouve couramment sur les maisons traditionnelles depuis la fin du XVIIIème siècle jusqu’à nos jours. Leur fabrication est restée à peu près la même pendant tout ce temps. Mais ces dernières décennies, les habitudes artisanales traditionnelles locales ont été mises à mal par une interprétation souvent erronées des modèles en place, ou par l’arrivée de « produits » standardisés pour des besoins commerciaux, souvent étrangers aux modèles locaux. On remarque notamment l'apparition systématique des « Z » ou le côté des barres d’assemblage inversé.

Si dans certains départements, comme dans la Sarthe par exemple, son aspect traditionnel est quasi unique, il n’en est pas de même dans le Loir-et-Cher où se différencient quatre variantes.

Contrevents à faces lisses, à barres et pentures métal cachées

C’est le cas le plus courant et répandu. Quand ils sont ouverts, ces contrevents offrent à la vue généralement deux ou trois planches lisses verticales de largeurs inégales, assemblées entre elles par rainures et languettes et séparées par une mouchette. Ces planches, appelées aussi lames, sont assemblées à l’arrière par trois barres en bois horizontales. Les pentures métalliques sont aussi fixées à l’arrière quand les contrevents sont ouverts. Barres et pentures restent donc invisibles quand les contrevents sont ouverts.

Contrevents à faces lisses avec pentures de métal apparentes

Seules les barres de bois sont apparentes. Les pentures métalliques sont cachées derrière quand les volets sont ouverts.

Variante :  Une traverse fixée par tenons et mortaise remplace la barre d’assemblage supérieure. On trouve ces modèles d’une façon isolée en Petite Beauce, entre Vendôme et Loire.

Contrevents à barres de bois et pentures métalliques apparentes

Cette fois, barres et pentures sont apparentes sur la même face quand les contrevents sont ouverts.

Variante : Une traverse fixée par tenons et mortaise remplace la barre d’assemblage supérieure. On trouve ces modèles dans la vallée de la Loire, en Beauce, et parfois en Sologne

Contrevents à barres apparentes, pentures cachées

Seules les barres de bois sont apparentes. Les pentures métalliques sont cachées derrière quand les volets sont ouverts.

Variante :  Une traverse fixée par tenons et mortaise remplace la barre d’assemblage supérieure. On trouve ces modèles d’une façon isolée en Petite Beauce, entre Vendôme et Loire.

Détails de Fabrication

Lames

Les planches verticales, ou lames, ne sont pas très épaisses : de 20 à 22 mm, rarement plus, sauf dans le cas des grands contrevents des maisons bourgeoises. En revanche, elles sont d’inégales largeurs pour ne pas gaspiller de bois lors du débit des planches. On compte généralement deux ou trois lames par volet seulement, pas davantage. Parfois même une seule. Elles n’étaient pas obligatoirement en chêne et il en existe parfois en bois de peuplier.

Cependant, le chêne et le châtaignier résistent mieux aux intempéries et au soleil.

Attention : une lame de châtaignier de trop grande largeur a tendance à fendre facilement.

Mouchette

Cette moulure décorative sur la face vue est « poussée » sur chaque planche verticale « mâle » côté languette, seulement sur la face vue quand le contrevent est ouvert.

Son rôle est d’estomper à l’œil les retraits qui ne manquent pas d’arriver par séchage du bois des lames verticales. Pour plus de finesse, une mouchette de 8 mm est suffisante, 10 mm au maximum si les panneaux sont très grands.

Assemblage des barres sur volets : - entaille à queue d'aronde - entaille à bords droits Dessin Pauline GABERT ©, d'après PAULVAICHE A., Les volets des maisons paysannes, p.12.[1]

Barres d’assemblage

Le plus souvent les barres d’assemblage sont en chêne et formées en « queue de billard », c’est-à-dire avec un bout plus large que l’autre.

Deux barres sont disposés judicieusement suivant la hauteur du volet pour assurer sa tenue. Elles sont ensuite encastrées « à refus » dans une gorge de 6 à 7 mm en forme de « queue d’aronde » pratiquée dans l’épaisseur des lames verticales. Leurs bords sont arrondis ou chanfreinés pour évacuer l’eau de pluie. Le sens des queues est parfois opposé pour plus de solidité.

Ces barres d'assemblage sont ensuite clouées.

A défaut d'un outil permettant de faire une queue d'aronde, il est possible de réaliser une entaille aux bords droits mais cette forme implique un clouage plus important.

Couvre-joint

Un couvre joint vertical est fixé sur le volet de gauche (dans le sens des vents dominants) sur les façades sud.

Clous forgés et boulons

Avant l’apparition des clous et des boulons industriels, des clous forgés maintenaient l’ensemble. Leur tige était rabattue deux fois au marteau, leur pointe bien enfoncée dans l’épaisseur des barres horizontales pour la fixation des lames, ou dans l’épaisseur des planches verticales pour les pentures. On peut encore se procurer des « clous de marinier » de 60, 70, 80 mm dans les bonnes quincailleries.

Jours

Afin de laisser passer un peu de jour le matin, un petit motif en forme de cœur, trèfle, pique, carreau, de croissant de lune vient agrémenter cette simplicité paysanne d’une touche de fantaisie.

Quincaillerie

Les quincailleries de fixation de nuit et de jour sont multiples selon les époques et les moyens : crochets, tourniquets, crémones, bonnes femmes,...

Quincailleries de fixation de nuit et de jour

Photos Maisons Paysannes de France, délégation du Loir-et-Cher ©

Couleurs

Dans le Loir-et-Cher, c’est le gris-bleu qui domine. Cependant, depuis l’apparition des peintures industrielles, on trouve aussi des gris, des rouges et des verts. Sur le bâti paysan, l’habitude est de privilégier le gris-bleu pour les menuiseries des habitations (contrevents, fenêtres et portes), et le rouge-brun ou lie-de-vin pour les portes d’annexes. Les peintures à l’ocre conviennent très bien dans ce dernier cas. On peint menuiserie et quincaillerie d’une seule et même couleur.

Chaque région a bien sûr sa façon de décliner ses vantaux, mais nulle part, ils ne sont étrangers à l’harmonie des façades. Gardons-les pleinement vivants.

Ecrous et boulons

Les contrevents de l’ère industrielle ont très vite employé ds boulons à écrous carrés. C’est le cas notamment pour les contrevents à faces lisses avec pentures de métal apparentes, plus sophistiqués, et dont  la penture est coudée à l’équerre. Pour une bonne restauration, éviter les écrous hexagonaux.

Conclusion

On remarque que les contrevents à faces lisses, à barres et pentures métal cachées dominent très nettement au nord de Vendôme ainsi qu’à l’est et au sud du département (70% du territoire). Les contrevents à faces lisses avec pentures de métal apparentes sont plus présents dans le couloir ligérien (15 %). On trouve ceux à barres de bois et pentures métalliques apparentes plutôt en Beauce (15 %). En Petite Beauce se mélangent volontiers les faces lisses, à barres et pentures métal cachées et les contrevents à barres de bois et pentures métalliques apparentes, voire quelquefois avec intrusions de contrevents à faces lisses avec pentures de métal apparentes.

Quincailleries de fixation de nuit et de jour

Photos Maisons Paysannes de France, délégation du Loir-et-Cher ©

Ne les décrochons pas!

Selon les propriétaires, les contrevents connaissent actuellement des fortunes diverses. Beaucoup les suppriment simplement, pensant que le double, voire triple vitrage suffit à les protéger du froid. C’est une erreur : les contrevents sont une assurance supplémentaire d’économies de chauffage, sans parler de la forte perte d’identité visuelle que subit la maison privée de cet élément qui  la décore et lui donne un supplément d’âme.

D’autres les remplacent par des volets roulants, dont chacun peut constater  le médiocre intérêt esthétique, des lames de plastique aux couleurs industrielles, en passant par le caisson parasite en haut de la baie… mais le plus bizarre est atteint par les bricoleurs « honteux » qui, après avoir décroché leurs vieux contrevents, sentent confusément qu’il manque quelque chose à leur fenêtre, et accrochent de chaque côté, en décoration, de faux contrevents fixes pour qu’elle semble moins nue !

Bibliographie

  • ROCHERON A., Fiche n°4 : Contrevents dans le Loir-et-Cher, Mener à bien sa restauration, MAISONS PAYSANNES DE FRANCE, DELEGATION DU LOIR-ET-CHER, juin 2013.
  • VITTE J., A propos de volets, Revue Maisons Paysannes de France, n°81, 3T, 1986, pp. 16-18.
  • ROCHERON A., MIGNOT A., Contrevents traditionnels : l'exemple du Loir-et-Cher, Revue Maisons Paysannes de France, n°203, 2T, 2017, pp.30-32.
  • PAULVAICHE A., Conseils pratiques : Les volets des maisons paysannes, Revue Maisons Paysannes de France, n°8, 4T, 1967, pp.10-13.
  • PAULVAICHE A., Conseils pratiques : Les volets des maisons paysannes, Revue Maisons Paysannes de France, n°8, 4T, 1967, pp.10-13.