Barrières et portails : Différence entre versions
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Ce portail traditionnel, appelé autrefois «clan», est construit de lattes de vois de chêne ou de châtaigner verticales d'environ 5 cm de large et séparées entre elles de la même distance. Ces barrières pivotent sur une crapaudine (voir Fig.4) et sont maintenues au poteau de soutien par un collier ouvrant ou non. (Fig. 2 et 4) | Ce portail traditionnel, appelé autrefois «clan», est construit de lattes de vois de chêne ou de châtaigner verticales d'environ 5 cm de large et séparées entre elles de la même distance. Ces barrières pivotent sur une crapaudine (voir Fig.4) et sont maintenues au poteau de soutien par un collier ouvrant ou non. (Fig. 2 et 4) |
Version du 5 décembre 2018 à 11:06
«Les maisons rurales anciennes, qu'elles soient paysannes ou villageoises, sont profondément intégrées au paysage. Cette intégration est réussie grâce aux formes simples, aux matériaux naturels discrets qui se patinent vite, grâce aussi à un environnement naturel constitué d'une végétation locale à peine domestiquée.» (revue M.P.F. n°107 p.23).
Ces remarques se vérifient une fois de plus lorsqu'il s'agit de clore. Rien de plus navrant qu'une restauration réussie mais gâchée par une clôture voyante et présomptueuse ou par un portail aux éléments disproportionnés.
Deux types de barrières semblent se détacher: le premier est destiné à fermer une cour, un petit clos ou un jardin proche de la maison, le second à barrer l'accès d'un chemin ou d'un champ.
Sommaire
Le portail à lattes verticales
Ce portail traditionnel, appelé autrefois «clan», est construit de lattes de vois de chêne ou de châtaigner verticales d'environ 5 cm de large et séparées entre elles de la même distance. Ces barrières pivotent sur une crapaudine (voir Fig.4) et sont maintenues au poteau de soutien par un collier ouvrant ou non. (Fig. 2 et 4) Elles peuvent comporter un ou deux battants selon la largeur du passage. Un loquet ou une simple fermeture de fer fixée au montant les maintiennent fermées. Selon le cas, ces barrières sont peintes de la couleur des volets de la maison ou laissées à l'état brut (prévoir alors une protection à l'huile de lin). Quant au motif décoratif du haut des lattes, il va du simple demi-cercle au bulbe byzantin en passant par le triangle isocèle (Fig.6).
Conclusion
Ce type de portail, le plus souvent rencontré dans les bourgs, mais aussi dans les environs immédiats des fermes, reste discret et coquet pourvu qu'on le peigne d'une couleur autre que le blanc pur. Comme pour les volets, on pourra s'orienter vers les bruns, les verts ou les gris. En cas de doute, choisir un gris bleuté. Une écharpe diagonale à mi-bois soulagera l'ensemble surtout si la barrière est longue. Le poteau porteur sera de chêne ou de châtaigner, enfoncé solidement d'au moins 50 cm dans le sol à l'aide de béton de grosses pierres, le pied reposant sur une pierre plate.
Les barrières à bascule
Lorsque l'espace et la clôture le permettent, la barrière dite "à bascule" est un moyen pratique pour barrer l'accès d'un champ. Autrefois très répandue dans la Sarthe, cette barrière n'apparaît plus aujourd'hui qu'ici et là, oubliée dans une haie ou dans les ronces du bord d'un chemin.
En Mayenne et dans le Sud de l'Orne, leur silhouette trapue encore très courante donne une idée très claire du principe: par un effet de contrepoids, la "culée" de l'arbre dans lequel elles sont taillées permet une manœuvre aisée, sans effort.
Dans la Sarthe, où elles sont plus légères,il est quelquefois nécessaire de disposer une grosse pierre sur la partie en saillie (Fig.1).
Le pivot est un poteau de châtaigner ou d'acacia de 15 à 20 cm de diamètre solidement fixé dans le sol et muni d'un axe de fer. Les éléments verticaux et horizontaux sont issus de perches de châtaigner fendues ou débitées à la scie, puis redébités et ajustés à la plane. Les mortaises de la pièce principale, évidées à la tarière ou au bédane, sont borgnes sur le dessus pour éviter l'infiltration de l'eau qui ferait pourrir l'ensemble. Enfin, la pointe de la barrière repose dans la fourche naturelle ou façonnée d'un gros pieu d'environ 15 cm de diamètre. Nous trouverons ci-dessous le croquis côté d'un bel exemplaire rencontré à Tresson. Le tableau comparatif permettra à l'amateur quelques libertés par rapport au "modèle", sans toutefois perdre de vue la relative constance des proportions pour des barrières distantes de plus de 50km (Chaufour-Notre-Dame)
N.B.: le poteau porteur doit être cerclé comme un moyeu de charrette. Une ou plusieurs rondelles de bon diamètre faciliteront la rotation et retarderont l'usure bois sur bois.
Les "claies"
Ce type de barrière, appelée communément "claie", est devenu le plus courant ces dernières décennies pour sa simplicité d'exécution. Le montant porteur pivote sur une grosse pierre tandis que sa partie supérieure est retenue dans un collier (voir les barrières à lattes) ou plus simplement par du gros fil de fer (Fig.1). Quelquefois, c'est une cheville reliant deux demi-perches qui retient ce portail des champs (Fig.3). Ses dimensions importantes (3m ou plus) nécessitent la fixation, dans sa diagonale, d'une écharpe qui suspend l'ensemble.
Comme précédemment, les montants sont tirés dans de la perche de châtaigner ou d'acacia. Il est important de les travailler "verts" afin que les mortaises se resserrent autour des tenons en séchant. Quant aux traverses et aux lattes, du châtaigner scié en long, sec, fera l'affaire. Le tout est chevillé et cloué.
Les traverses et les lattes en se croisant dessinent des carrés (30x30cm) ou des rectangles (50x30cm environ). Leur hauteur, de 140cm, est idéale pour retenir bovins et chevaux.
Il va sans dire que la barrière à bascule comme la claie resteront en bois naturel.
Bibliographie
ROCHERON A.(1994) Maisons Paysannes de France, Délégation de la Sarthe, pp.1-7