Couverture en bardeau de bois
On en retrouve de plusieurs types suivant l'essence de bois choisi et suivant la région où ils sont employés.
Sommaire
Caractéristiques du matériau
Avantages
Réalisé avec des bois de grande qualité, le bardeau présente de nombreux avantages notamment la légèreté, la résistance aux intempéries, aux mousses et à certains insectes. Ce matériau possède également des qualités isolantes.
Dimensions
Tous les bois ne se valent pas pour la réalisation de bardeaux car ils ne peuvent être fendus ou débités, c'est pourquoi il faut les sélectionner avec rigueur. Cela entraine en conséquence une déperdition de matière.
Les dimensions du bardeau varient avec en moyenne 30 à 35cm de long pour une largeur de 6 à 12cm. L'épaisseur du bois est également différente suivant son emplacement sur la couverture, avec une moyenne de 12 à 24mm en bas et de 2 à 4mm en haut de toiture. Les plus grandes planches d'une couverture peuvent atteindre une longueur de 2 mètres pour une largeur de 15 à 20cm et une épaisseur de 2,7cm.
Abandon progressif
Les couvertures de toit sont de moins en moins réalisées en bardeaux, notamment parce que l'on craint les incendies qui pourraient dévaster rapidement la construction. Les toitures incombustibles les ont donc remplacées peu à peu. Les sociétés d'assurance ont également joué un rôle important dans la dissuasion d'utiliser ce matériau puisqu'elles augmentaient les tarifs de prise en charge d'une telle toiture ou refusaient simplement de les assurer.
Variantes régionales
Les couvertures en bardeaux de bois se trouvent particulièrement dans les régions riches en forêts. Cependant, l'espèce de bois utilisée diffère suivant les régions : les Alpes, le Jura, la Corrèze, la Creuse ou la Mayenne.
Bardeau de mélèze
Dans la vallée de l'Ubaye, au nord des Alpes de Haute-Provence, on utilise du bois de mélèze afin de réaliser des bardeaux qui viendront couvrir les toitures de la région. Ce bois est choisi en forêt dense afin qu'il soit plus solide, contrairement à celui qui pousse dans les prés et qui est moins dur car son grain est moins serré.
Le bois de mélèze était autrefois cherché en forêt puis scié à la scie de long par les habitants eux-mêmes. Ils réalisaient ensuite les bardeaux avec une scie à cadre puis les stockaient à l'abri pendant deux ou trois ans afin de les sécher naturellement. Il est en effet nécessaire que le mélèze sèche lentement afin que le bois ne se déforme pas. Les bardeaux obtenus étaient ensuite rabotés afin d'être lisses.
Aujourd'hui, on fait appel à des artisans charpentiers-menuisiers pour fabriquer et poser les bardeaux dont le bois sera fourni par des scieries des environs.
Pose du bardeau
Les toitures de bardeaux de mélèze ont rarement une pente inférieure à 45° et il n'est pas rare de trouver des couvertures dont la pente est très forte, notamment sur les anciennes bâtisses ou les édifices religieux.
Comme illustré sur le schéma de la figure 1, les chevrons sont espacés en moyenne de 50cm à 1m d'axe en axe. Sont ensuite cloués sur les chevrons, parallèlement à la gouttière, des lambourdes dont l'intervalle se situe entre 50cm à 1,40m. On fixe ensuite les bardeaux à chaque bout sur le lambourdage, avec des clous en acier galvanisé. L'écart entre toutes les pièces de bois de la toiture peut varier en fonction du mode de recouvrement choisi et de la dimension des bardeaux.
Il est nécessaire que les joints entre les planches soient décalés à chaque rang afin d'obtenir une étanchéité efficace. Soumis à des variations hygrométriques, les bardeaux de mélèze doivent être espacés lors de la pose, afin d'éviter leur chevauchement.
Bardeau de châtaigner
Le châtaigner se trouve naturellement en Corse, dans les Cévennes ou encore dans le Var, notamment dans le massif des Maures où il pousse de préférence sur les sols granitiques ou siliceux. Peu présent dans le nord et l'est de la France, où les hivers sont rigoureux, le châtaigner est surtout produit dans le Limousin, le Poitou, le Périgord, les Cévennes, l'Isère, les Pyrénées Orientales, la Bretagne et la Corse.
Cette essence de bois est résistante en raison de la présence abondance de tanin et est souvent comparée au chêne. Cependant, son aubier, partie jeune et périphérique du bois, est plus fine et facilite son usage en bardeau.
Pose du bardeau de châtaigner
Le recouvrement de toiture en bardeaux de châtaigner suit plusieurs étapes. Dans un premier temps, une sous toiture est réalisée, sur laquelle seront posés les bardeaux. Elle peut être réalisée avec des panneaux de particules, des voliges ou encore des liteaux en sapin ou peuplier cloués ou chevillés sur les chevrons de la charpente.
Les bardeaux de châtaigner sont préparés avant la pose, en perçant des avants-trous pour éviter que le bois ne se fende lors de la fixation.
Tout comme les toits en ardoise ou en tuile plate, le bardeau est posé suivant un recouvrement au tiers appelé pureau. Il y a donc un tiers de pureau apparent, un tiers de pureau caché et un tiers de pureau de recouvrement pour chaque bardeau. Le décalage minimum latéral doit être entre 3 et 6cm suivant la largeur du bardeau utilisé. Les artisans choisissent différentes largeurs de bardeau et réalisent une pose de bardeau à joints brouillés, c'est à dire que les joints ne sont pas alignés. La taille des bardeaux à la hachette est également préconisée lorsque des noues, rives ou arêtes sont réalisées.
Suivant les régions et les artisans, la pose de bardeau s'effectue ensuite différemment. Il est possible de l'agrafer ou de le clouer directement sur le support (voliges ou liteaux). Les pointes utilisées sont alors choisies avec attention : elles doivent être fines pour éviter l'éclatement du bois et doivent être galvanisées, en inox, laiton ou cuivre afin d'éviter leur oxydation toujours nuisible au bois. Cette méthode est utilisée lorsque la toiture est soumise à des vents fréquents et forts. Elle a cependant l'inconvénient de ne pas être facilement remplaçable lors de la réparation des tuiles de bois détériorées.
Un espace d'une dizaine de millimètres entre les bardeaux et le feutre isolant doit être respecté afin de permettre une aération de la toiture.
Bibliographie
- LEONET F. (1995), Regards sur la Haute-Savoie : couvrir en bardeaux de bois, Revue Maisons Paysannes de France, n°,116, 2T, pp.19-23.
- PONTVIANNE C. (1991), La couverture en bardeau de bois, Revue Maisons Paysannes de France, n°101, 3T, pp.13-15.
- PONTVIANNE C. (1991), Le bardeau de mélèze dans la vallée de l'Ubaye, Revue Maisons Paysannes de France, n°101, 3T, pp.16-18.