Mas

Le mas est une grande exploitation domaniale du midi de la France (Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur). Elle servait à l'origine à l'élevage des moutons, à la polyculture, à la magnanerie. Aujourd'hui, ces exploitations reposent sur la culture de la vigne ou parfois du maïs. Ce type d'exploitation s'est particulièrement développé au XIXème siècle.

Il n'existe pas de typologie fixe pour tous les mas mais la disposition et les matériaux du bâti présentent cependant certaines similarités.

Intégration au territoire

Ces constructions, dépendant de leur territoire, sont soit bâtis sur des sites à faible relief, soit sur des terrains terrassés, implantées suivant les données climatiques locales afin d'atténuer les excès de soleil. Les façades exposées au mistral sont fermées.

Les eaux de pluie sont récupérées en toiture et stockées dans des citernes.

Les bâtiments de l'exploitation s'organisent autour d'une cour ou bien suivant un axe est-ouest. Leur emplacement répond à une facilité d'accès aux remises et aux étables, mais également à la surveillance du domaine par le propriétaire.

Leurs extensions ou annexes sont réalisées comme des masses décroissantes. Ces exploitations ont la capacité d'évoluer suivant les modes de vie et l'économie agricole.

Composition

Bien qu'il n'existe pas de modèle type de l'agencement d'un mas, sa composition s'établit suivant un programme souvent similaire :

une maison de maître : elle peut être indépendante ou bien accolée à ses dépendances.

un logement pour les ouvriers et le bayle
une bergerie
une étable (destinée aux animaux au transport et labourage)
des loges pour cochons
un pigeonnier
des citernes
des remises
ensemble de cuverie pour la vinification
un enclos extérieur
un jardin potager

Matériaux

Les matériaux à l'origine de la construction du mas sont relativement économiques puisque ils sont trouvés sur le site ou ses environs.

Les maçonneries peuvent être réalisés de diverses manières :

Les murs sont construits avec des galets alluviaux montés en épi (opus spicatum) et sont renforcés tous les deux ou trois rangs par des lits horizontaux de briques plates.

Dans la Crau, on distingue deux types de matériaux utilisés pour la construction du bâti.

Petite Crau :

Le bâti de la région est construit avec du pisé (appelé localement "tapy") : mélange résistant de chaux, de terre et de cailloutis coulé entre des banches puis brûlé pour le durcir.

Grande Crau :

Les galets sont posés en couches horizontales liées au mortier de chaux et des pierres taillées (boutisses) posées ponctuellement permettent de relier transversalement le mur.

Le liant est un mortier de chaux grasse et de sable grossier (non tamisé). Les murs extérieurs sont enduits afin d'éviter les infiltrations d'eau à cause des ruissellements d'eau de pluie en façade. La finition peut être réalisée avec un badigeon au lait de chaux.

Les chaînages d'angle, les appuis de poutre, les arcs ou piédroit sont réalisés en pierre de taille. Ils sont réalisés en calcaire fin et et dur.

Les charpentes sont simples, réalisées avec des pièces de bois résineux de fortes sections presque brutes. Il était autrefois difficile de se fournir en bois dans la région, voilà pourquoi les charpentes étaient assez rudimentaires. Celles-ci reposent sur les murs pignons ou les murs de refend.

Le mur comporte en partie haute des génoises ou corniches moulurées permettant d'éloigner l'eau du mur et du bois.

La couverture est réalisée en tuiles canal et repose sur des parefeuilles, noms donnés aux briques plates de terre cuite.

Bibliographie

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MIHIERE G., BINET P., La Maison de Provence, Edisud, 2009.
MOREAU P. (1984), Maisons de nos Pays, Dans le Gard, Revue Maisons Paysannes de France, n°71, 1T, pp.4-9.
TAMISIER S. (1992), Mas en crau, Revue Vieilles Maisons Françaises, n°143, p.90-91.