Discussion catégorie:Comprendre

De Maisons Paysannes de France
Révision datée du 22 août 2019 à 21:53 par DEJUST (discussion | contributions) (Autrefois, dans les fermes, la plupart des gens dormaient dans des lits de coin. Plus rarement, certaines maisons possédaient des alcôves.)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

LITS DE COIN ET ALCÔVES DANS LA SARTHE

Autrefois, les petites fermes ne possédaient la plupart du temps que deux pièces habitables: la pièce à feu où se trouvait la cheminée, et la pièce froide souvent appelée "chambre". Une étable, parfois reliée par une porte au reste de la maison, complétait ce dispositif. Les maisons les plus récentes ou les plus cossues se sont agrandies dans la continuité de la construction, formant longère, jusqu'à posséder 3 ou 4 pièces habitables.


Des lits de coin.

Dans la pièce principale, il y avait au moins un lit de coin, mais elle pouvait en contenir plusieurs, de part et d'autre de la cheminée ou le long du mur opposé à la porte d'entrée, ou même dans trois des angles de la pièce. Il existait également des lits à colonnes supportant un dais, avec enveloppement complet de rideaux sur les deux façades extérieures. En journée, les étoffes étaient attachées aux montants servant de colonnes. Souvent, un simple rideau accroché aux solives permettait le soir venu de se protéger du froid et de trouver un peu d'intimité.


Des alcôves en Sarthe

Cette disposition en "lits de coin" protégés ou non par des rideaux, semblait jusqu'à récemment la formule unique utilisée en campagne, si l'on excepte les paillasses des plus pauvres et les lits à baldaquin des plus riches. Pourtant, des alcôves sont attestées dans trois communes du nord de la Sarthe : Vivoin, Coulombiers et Chérancé.

A Vivoin, elles existent toujours au lieu-dit "Belle Rivière" (photos 1 et 2). Deux lits, intégrés dans une menuiserie qui occupe tout un côté de la pièce (le côté nord, aveugle), sont séparés par un placard qui contenait les draps et édredons et qui dissimulait le bas d'une horloge comtoise. Des rideaux permettaient d'occulter les lits. La maison paraît dater de la seconde moitié du 19ème siècle. Les menuiseries pourraient être contemporaines. L'influence bretonne des lits clôts ne se ressent pas ici dans le style des menuiseries qui est bien local.

A Coulombier, il existait selon Jean-Pierre Rossard, médecin à Beaumont-sur-Sarthe, un autre ensemble de deux alcôves aujourd'hui disparu. Le placard central possédait une ouverture sur l'extérieur, ce qui permettait d'envoyer directement les déchets de cuisine vers le poulailler.

A Chérancé, tout près de là, un autre ensemble, très similaire, vient d'être repéré dans une maison en ruine (photo 3).


Dormir dans une maison traditionnelle

Il reste peu de traces de lits à colonnes ou d'alcôves. Pourtant, ces aménagements devaient être assez courant au 19ème siècle. En 1933,une publicité de la maison Salva Frères, décorateurs, proposait encore "le lit dans son alcôve", en reconstitution de vieux intérieurs d'époque. Le confort était spartiate et tout se passait dans la salle de vie. A partir de la seconde moitié du 19ème siècle, petit à petit, des chambres ont été créées pour des espaces de nuit.

A suivre