Lucarne gerbière du Haut-Maine

De Maisons Paysannes de France
Révision datée du 7 novembre 2020 à 22:00 par Patrick Dejust (discussion | contributions) (Page créée avec « == Définition : == Une « gerbière » est une lucarne qui servait à engranger des récoltes (paille ou foin) dans un grenier. Elle s’inscrit dans le prolongement du... »)

Définition :

Une « gerbière » est une lucarne qui servait à engranger des récoltes (paille ou foin) dans un grenier. Elle s’inscrit dans le prolongement du mur de la façade et elle est conçue pour permettre un accès facile au plancher du grenier. Cela implique presque toujours une rupture de l’égout de la toiture. La position du plancher détermine celle de la lucarne gerbière, plus ou moins basse par rapport à la panne sablière. Dans le cas d’un comble à surcroit, le mur de façade sera franchement échancré. La lucarne gerbière est souvent à deux pans avec un petit fronton vertical en façade, mais elle peut également posséder une petite croupe et sa toiture peut être plus ou moins en avancée par rapport au nu du mur. Il pouvait y avoir un système de poulie monte-charge qui permettait dans certains cas de faciliter le stockage par exemple de sacs de grains. On y accédait à l’aide d’une échelle.

Positionnement :

On trouve des lucarnes gerbières sur les dépendances, comme les étables, mais surtout sur les maisons d’habitation. Le stockage de paille ou de foin était un parfait isolant. Il n’y a la plupart du temps qu’une gerbière par maison. Il existe cependant des maisons paysannes anciennes qui comptent deux ou trois lucarnes dans un équilibre exemplaire ; ce succès tient précisément au fait que ces lucarnes sont dans ce cas de dimensions différentes ou décalées par rapport à l’horizontale. La longueur du bâtiment décide de la réussite.

Restauration ou création d’une gerbière type du Haut-Maine :

A noter tout d’abord, en cas de création, qu’il faut se limiter à une lucarne. Une deuxième ou pis, une troisième risquent souvent de créer une lourdeur ou une symétrie écrasante. Pensez alors aux tabatières en fonte ou acier qui éclairent au moins aussi bien, ou à une ouverture en pignon. Quand la lucarne gerbière existe déjà, pas de problème, il suffit d’y adapter une fenêtre sur mesure. Mais attention à l’étanchéité (zingage, joints, jouées intérieures). On peut également, dans le cas de l’éclairage d’un couloir par exemple, adapter une ouverture vitrée de petite dimension dans la porte de la gerbière. En revanche, les difficultés commencent quand il s’agit de créer ex-nihilo ce petit chef-d’œuvre de charpente et de couverture qu’est la lucarne. Proportions, situation, matériaux, autant de questions auxquelles seule l’observation répondra. L’exemple ci-joint, qui a fait l’objet d’une étude approfondie, représente le type le plus répandu dans le département de la Sarthe, n’excluant pas les autres (voir paragraphe suivant). Ce modèle très courant est à montants de bois, à jouées de voliges qui épousent la pente du toit, et possède une avancée en surplomb d’une trentaine de centimètres. Il s’encastre dans le haut du mur de façade, coupant ainsi la sablière retenue par une ferme à proximité (très important, danger !).