Reconversion contemporaine d'un penty

De Maisons Paysannes de France
Révision datée du 3 novembre 2020 à 15:55 par Théo Comby (discussion | contributions) (Ajout de photo et du dernier paragraphe)

Avant/après du Penty à Penmarch. Photo de Lionel Orsi

Un penty est une petite maison bretonne en pierre avec toit pentu recouvert d'ardoise.

L'exemple suivant est celui de la reconversion d'une ruine de penty du XVème siècle située dans la commune de Penmarch (Finistère), proche du port de Kérity, au bord de l'océan Atlantique. Cette maison a reçu le Prix René Fontaine dans la catégorie "Bâti contemporain" en 2017.

Constat avant travaux

Lionel Orsi, architecte, et Jean-Luc Criquet, propriétaire, lors de la remise du prix René Fontaine

Il ne subsistait avant les travaux que des vestiges de la maison : un bel appareil de pierres constituant deux pignons et la base de deux murs gouttereaux. Les restes de fenêtres avec ébrasements biseautés, d'une porte basse, et d'une cheminée simple mais solide sont des éléments qui attestaient des savoir-faire ancestraux et font de cette maison un témoin du patrimoine local.

L'étude de la ruine a révélé que cette maison appartenait probablement à un « maître de barque », capitaine en cabotage.

Ces éléments ont convaincu le propriétaire de conserver, restaurer et valoriser les vestiges de cette maison bretonne. Après discussion avec un architecte, une reconversion contemporaine du lieu a été décidée.

Historique du chantier

Les murs ont été conservés ainsi que les fenêtres même si l'une a dû être bouchée afin de ne plus donner sur la propriété du voisin. Le confort et l'apport de lumière ont été pensés de manière à répondre aux besoins d'un logement contemporain.

Intérieur du Penty, avec la charpente inspirée de carènes de bateau. Photo de Lionel Orsi

Située dans le périmètre de l'Eglise Sainte Thumette classée Monument Historique, le projet a fait l'objet de différentes discussions avec l'architecte des bâtiments de France et de plusieurs permis de construire, sans compter les évolutions du Plan de prévention des risques littoraux à prendre à compte. Au final, le projet comprenant les études et le chantier a duré neuf ans.

Les contraintes rencontrées sur le chantier ont été détournées pour en faire des atouts :

  • le sol déblayé jusqu'aux dunes de sable sur lesquelles ont été fondés les murs, a révélé une profondeur d'1,20m sous la voirie. Ce gain d'espace a permis la création d'un étage dans la nouvelle construction, tout en respectant une hauteur du toit adaptée à l'environnement proche.
  • les murs d'origine ont été repris par un maçon maîtrisant les techniques ancestrales qui les a démontés et reconstruits. Ce mur n'étant cependant pas assez solide pour supporter une charpente robuste et sa couverture d'ardoise, l'ossature a donc été réalisée indépendamment des murs d'origine.

En conséquence

La restauration permet maintenant de combler le vide qu’il y avait entre les maisons. La continuité de la rue est ainsi rétablie permet alors de protéger les maisons mitoyennes qui étaient auparavant exposés à la pluie sur les côtés. Mais au-delà, c’est aussi une reprise homogène du patrimoine local. Le savoir des bâtisseur anciens est ainsi conservé et replacé dans son milieu qui lui convient, mais remis au goût du jour en proposant une perspective d’habitation contemporaine. Toujours en discussion avec la mairie, les solutions techniques et esthétiques ont ainsi été trouvé au fur et a mesures en vue de respecter et perpétuer un environnement patrimoniale particulier.

Bibliographie

  • POIRIER M.-M., L’esprit du penty, Revue Maisons Paysannes de France, n°210, 2018, pp.10-12.