Tuile écaille alsacienne : Différence entre versions
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Il existe en Alsace une variante de la [[Couverture en tuiles plates|tuile plate]] dont l’extrémité inférieure est arrondie et porte le nom de ''Biberschwanz'' ("queue de castor"). Cette tuile peut aussi être pointue suivant sa localisation dans la région. Plus longue et étroite qu'une tuile plate normale, ses '''dimensions moyennes''' sont de '''18x38cm'''. Elle présente un aspect rouge mais peut aussi être vernie vert ou orangé et recouvre des charpentes fortement pentues (de 45° à 65°) qui étaient '''autrefois couvertes de chaume'''.{{Publication|media=Toitures-minerales.jpg|title=Recueil technique Toitures minérales | Il existe en Alsace une variante de la [[Couverture en tuiles plates|tuile plate]] dont l’extrémité inférieure est arrondie et porte le nom de ''Biberschwanz'' ("queue de castor"). Cette tuile peut aussi être pointue suivant sa localisation dans la région. Plus longue et étroite qu'une tuile plate normale, ses '''dimensions moyennes''' sont de '''18x38cm'''. Elle présente un aspect rouge mais peut aussi être vernie vert ou orangé et recouvre des charpentes fortement pentues (de 45° à 65°) qui étaient '''autrefois couvertes de chaume'''.{{Publication|media=Toitures-minerales.jpg|title=Recueil technique Toitures minérales | ||
|text=Retrouvez tout le savoir de Maisons Paysannes de France en matière de toitures minérales dans ce recueil composé d’articles et de fiches pratiques issus de la revue Maisons Paysannes de France.|link=http://www.maisons-paysannes.org/boutique/recueil-technique-toitures-minerales/ | |text=Retrouvez tout le savoir de Maisons Paysannes de France en matière de toitures minérales dans ce recueil composé d’articles et de fiches pratiques issus de la revue Maisons Paysannes de France.|link=http://www.maisons-paysannes.org/boutique/recueil-technique-toitures-minerales/ | ||
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− | Bien qu'elles se retrouvent principalement en Alsace, les couvertures en tuiles plates arrondies sont aussi dans le Jura, la Savoie, le Dauphiné (où les tuiles sont plus petites) ainsi qu'en Allemagne et au nord de la Suisse. | ||
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Ces tuiles étaient à l'origine fabriquées à la main à l'aide d'un moule plat en bois ou en fer, sur une planchette dotée d'un trou qui permettait de former l'ergot (relief servant de butée). | Ces tuiles étaient à l'origine fabriquées à la main à l'aide d'un moule plat en bois ou en fer, sur une planchette dotée d'un trou qui permettait de former l'ergot (relief servant de butée). | ||
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− | Croquis de François CALAME ©]]Tout comme la tuile plate rectangulaire, la tuile arrondie se pose sur des lattes clouées aux chevrons de la charpente. Elle est posée avec un léger décalage par rapport à la suivante, notamment en cas de déformation de la charpente. Cependant, il existe trois façons de couvrir une toiture suivant l'aspect esthétique recherché : | + | Croquis de François CALAME ©]]Tout comme la tuile plate rectangulaire, la tuile arrondie se pose sur des lattes clouées aux chevrons de la charpente. |
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+ | La pose commence à l'égout sur une planche de rive fixée sur les chevrons. Une latte est clouée sur cette planche pour créer un léger angle de redressement sur lequel seront posées les premières tuiles. | ||
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[[Fichier:Couverture tuiles plates pose classique.png|vignette|368x368px|Couverture à '''pose classique''', Strasbourg | [[Fichier:Couverture tuiles plates pose classique.png|vignette|368x368px|Couverture à '''pose classique''', Strasbourg | ||
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Version du 21 mars 2019 à 15:35
Sommaire
Recueil technique Toitures minérales
Retrouvez tout le savoir de Maisons Paysannes de France en matière de toitures minérales dans ce recueil composé d’articles et de fiches pratiques issus de la revue Maisons Paysannes de France.
Découvrez-là !Fabrication
Ces tuiles étaient à l'origine fabriquées à la main à l'aide d'un moule plat en bois ou en fer, sur une planchette dotée d'un trou qui permettait de former l'ergot (relief servant de butée).
L'artisan mettait une motte d'argile humide qu'il aplatissait à hauteur du gabarit. La surface de la tuile était ensuite striée au doigt afin de favoriser le futur écoulement de l'eau en toiture. Lorsque l'extrémité de la tuile est pointue, sa surface était gravée en V afin de faciliter l'écoulement de l'eau vers le centre et non pas vers les joints. Il était aussi possible à cette étape d'y écrire des lettres, signes ou dates pour personnaliser la tuile. Le moule était ensuite retiré pour réaliser une autre tuile.
Pose[1]
Tout comme la tuile plate rectangulaire, la tuile arrondie se pose sur des lattes clouées aux chevrons de la charpente.La pose commence à l'égout sur une planche de rive fixée sur les chevrons. Une latte est clouée sur cette planche pour créer un léger angle de redressement sur lequel seront posées les premières tuiles.
Un premier rang constitué de demi tuiles divisées en largeur sont clouées en débordement de la planche de rive. Elles servent à établir un léger angle pour adoucir visuellement le bas de la couverture. Un deuxième rang de tuiles entières est posé directement par dessus le premier rang en tenant grâce à un ergot venant s'accrocher à la planche de rive ou à la latte supérieure. Les tuiles du troisième rang s'accrochent grâce à leur ergot sur le haut des tuiles du deuxième rang. Le quatrième rang recouvre au deux tiers la rangée inférieure en s'accrochant sur la latte suivante.
Elle est posée avec un léger décalage par rapport à la suivante, notamment en cas de déformation de la charpente. Cependant, il existe trois façons de couvrir une toiture suivant l'aspect esthétique recherché :
- la pose simple, aussi appelée Doppeldach est un recouvrement de toit avec les tuiles alignées en rangées verticales dont les joints latéraux ne sont pas couverts, sans décalage d'une rangée à une autre. Cependant, pour assurer l'étanchéité de la toiture, des petits bardeaux de bois de châtaigner ou de sapin (appelés aussi échandole ou "schindel") sont posés sous des tuiles, au niveau de leur jonction. Cette pose simple permet également d'avoir un pureau plus important que pour la pose classique (appelée aussi pose double). Cette solution autrefois la plus courante se révèle plus légère dans sa mise en œuvre car utilisant moins de tuiles. Un doublis de tuile est néanmoins nécessaire à l'égout et le faîtage du toit est composé de tuiles entières simplement scellées avec des tuiles demi rondes. Sur cette pose simple, l'écart entre les liteaux est environ de 24cm et suivant les dimensions des tuiles plates utilisées, il en faut environ 22 à 28 pour recouvrir un mètre carré de toiture (avec une masse moyenne de 50kg/m²). L'économie de tuiles réalisée influe également sur les dimensions de la charpente qui n'a plus à supporter une charge aussi forte. Les sections de bois sont plus petites et l'écart entre les chevrons est plus large, entre 90cm à 1m. Cependant, cette couverture a l'inconvénient d'être fragile et les bardeaux qui assurent l'étanchéité doivent être bien surveillés car ils peuvent se déplacer et s'altérer avec l'humidité.
- la pose double, pose classique ou encore Dritteldach est une couverture réalisée avec des tuiles à joints croisées décalées de moitié avec le rang précédent et un pureau découvert de la dimension d'une demi tuile. Cette pose est plus étanche que la précédente mais se révèle également plus lourde avec en moyenne 36 à 40 tuiles/m² pour une masse avoisinant les 70kg/m². Il est donc nécessaire de renforcer la charpente en ajoutant des chevrons supplémentaires ou en augmentant leur section.
- la pose "couronnée" ou à l'allemande est une variante de la pose croisée avec une double épaisseur de tuiles superposées. Cette couverture, plutôt rare, est posée sur des liteaux plus espacés que sur les autres types de toiture en tuiles plates. Toutes les tuiles ne sont pas fixées au liteau mais seulement une rangée sur deux avec un premier rang fixé sur une latte, recouvert par un deuxième rang de tuiles décalées de moitié dont la partie haute est accrochée sur le haut de la première rangée. La tuile fixée découvre un faible pureau tandis que celle qui la recouvre a un pureau presque au 2/3 de la tuile. Un troisième rang fixé au liteau recouvre enfin ces rangées et la pose se répète jusqu'au faîtage.
Bibliographie
ASMA (Association pour la Sauvegarde de la Maison Alsacienne), La maison et sa restauration, Éléments constitutifs, Toiture. Disponible à l'adresse : https://www.asma.fr/sauvegarde-maison-alsacienne/page-toiture.html
BECHT M., Fiche Technique n°3: la vraie tuile plate d'Alsace, Association pour la Sauvegarde de la Maison Alsacienne. Disponible à l'adresse: http://www.asma.fr/sauvegarde-maison-alsacienne/telechargements/liste-fichiers/fiche_technique_n_3.pdf
CALAME F. (1991), La tuile plate dans les couvertures anciennes, Revue Maisons Paysannes de France, n°100, 2T. pp. 23-36.
LAUVAUX J. (1969), L'art et la manière de restaurer... Les matériaux de toiture, Revue Maisons Paysannes de France, n°14, 2T. pp.19-22.
LEBOUTEUX P. (2001), ''Traité de couverture traditionnelle'', Editions H. Vial.
LEPABIC C., REPÉRANT D., "Toits de pays", Editions Hazan, 2000.
Références
- ↑ ASMA (Association pour la Sauvegarde de la Maison Alsacienne), La maison et sa restauration, Éléments constitutifs, Toiture. Disponible à l'adresse : https://www.asma.fr/sauvegarde-maison-alsacienne/page-toiture.html Description des différents modes de pose des tuiles alsaciennes.