Bâti rural du Périgord : Différence entre versions
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'''La Double''' est située à l'ouest du département, limitée par les vallées de l'Isle au sud, de la Beauronne à l'est, de la Rizonne et de la Drôme au nord et à l'ouest. L'extrémité fait partie de la Gironde. | '''La Double''' est située à l'ouest du département, limitée par les vallées de l'Isle au sud, de la Beauronne à l'est, de la Rizonne et de la Drôme au nord et à l'ouest. L'extrémité fait partie de la Gironde. | ||
− | Dans ce pays, l’'''absence de pierres''', la richesse de la forêt et la présence permanente de l’'''argile''' ont conduit les constructeurs à bâtir en '''pans de bois''' (colombage, du latin ''columna'', colonne) et en torchis. (A visiter : le Parcot, près d’Echourgnac). Les sols sont constitués de '''sables''', de '''graviers siliceux''', d'argiles, et contiennent des '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Rognon_(minéral) rognons] de silex''', des '''galets de quartz'''. | + | Dans ce pays, l’'''absence de pierres''', la richesse de la forêt et la présence permanente de l’'''argile''' ont conduit les constructeurs à bâtir en '''pans de bois''' (colombage, du latin ''columna'', colonne) et en torchis. (A visiter : le Parcot, près d’Echourgnac). Les sols sont constitués de '''sables''', de '''graviers siliceux''', d'argiles, et contiennent des '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Rognon_(minéral) rognons] de silex''', des '''galets de quartz'''. La forêt était constituée principalement de '''chênes''' associés à d'autres essences: '''charmes''', '''châtaigner''', '''ormes''' ainsi que de '''pins''' maritimes. Ces ressources locales ont influencé la construction qui était ainsi '''économique, légère et rapide'''. |
− | + | [[Fichier:Monbos (canton de Sigoulès).jpg|vignette|Maison forte à '''Monbos''' avec appentis ajouté de nos jours. | |
− | La forêt était constituée principalement de '''chênes''' associés à d'autres essences: '''charmes''', '''châtaigner''', '''ormes''' ainsi que de '''pins''' maritimes. Ces ressources locales ont influencé la construction qui était ainsi '''économique, légère et rapide'''. | + | Croquis Nicole Vlès © |
+ | |319x319px]] | ||
Le chêne constitue l'ossature du bâtiment et la charpente. Les piliers de bois sont posés sur des blocs appelés "chiffres" trouvés sur place et dont l'origine peut être diverse. Les pans de bois sont garnis de torchis, mélange d'argile, de paille ou de jonc et d'eau, malaxé puis posé en grosses boules tassées puis lissées. Un enduit de chaux et de terre en forte teneur en sable recouvrait le torchis dans sa totalité ou juste sur une partie afin de le protéger des intempéries. Les enduits extérieurs pouvaient parfois être badigeonnés au lait de chaux. Le bois reste quant à lui apparent. | Le chêne constitue l'ossature du bâtiment et la charpente. Les piliers de bois sont posés sur des blocs appelés "chiffres" trouvés sur place et dont l'origine peut être diverse. Les pans de bois sont garnis de torchis, mélange d'argile, de paille ou de jonc et d'eau, malaxé puis posé en grosses boules tassées puis lissées. Un enduit de chaux et de terre en forte teneur en sable recouvrait le torchis dans sa totalité ou juste sur une partie afin de le protéger des intempéries. Les enduits extérieurs pouvaient parfois être badigeonnés au lait de chaux. Le bois reste quant à lui apparent. | ||
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=== Monbos (canton de Sigoulès) === | === Monbos (canton de Sigoulès) === | ||
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Dans ce lieu-dit, il n’y a plus qu’une église avec des chapiteaux primitifs remarquables et une maison forte. | Dans ce lieu-dit, il n’y a plus qu’une église avec des chapiteaux primitifs remarquables et une maison forte. | ||
− | + | [[Fichier:Près de Sigoulès.jpg|vignette|320x320px|Habitation avec toit à la Mansart, '''environs de Sigoulès''' | |
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Croquis de Nicole Vlès © | Croquis de Nicole Vlès © | ||
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On trouve particulièrement des maisons dont le volume des combles a été agrandi avec un toit à la Mansart [https://fr.wikipedia.org/wiki/Terrasson_(architecture) '''terrasson'''] est en tuiles canal tandis que le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Brisis '''brisis'''] très pentu sur les côtés est en tuiles plates. Lorsque le terrasson est à forte pente, la totalité de la toiture est en tuiles plates. | On trouve particulièrement des maisons dont le volume des combles a été agrandi avec un toit à la Mansart [https://fr.wikipedia.org/wiki/Terrasson_(architecture) '''terrasson'''] est en tuiles canal tandis que le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Brisis '''brisis'''] très pentu sur les côtés est en tuiles plates. Lorsque le terrasson est à forte pente, la totalité de la toiture est en tuiles plates. | ||
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Au point de rencontre des arêtiers sont disposés deux épis de faîtage. | Au point de rencontre des arêtiers sont disposés deux épis de faîtage. | ||
=== Environs de Lalinde === | === Environs de Lalinde === | ||
− | [[Fichier:Non loin de Lalinde.jpg|vignette| | + | [[Fichier:Non loin de Lalinde.jpg|vignette|319x319px|Maison proche de '''Lalinde''' |
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La richesse des '''propriétaires viticoles''' et l’envie de rivaliser avec les seigneurs des châteaux ont incité les bourgeois à construire, à l’exemple de leurs voisins bordelais, de 1650 à 1850, ces grandes maisons de campagne appelées '''chartreuses'''. | La richesse des '''propriétaires viticoles''' et l’envie de rivaliser avec les seigneurs des châteaux ont incité les bourgeois à construire, à l’exemple de leurs voisins bordelais, de 1650 à 1850, ces grandes maisons de campagne appelées '''chartreuses'''. | ||
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Dans la moitié ouest du département, on en compte près de 200 dont plusieurs sont superbement restaurées. | Dans la moitié ouest du département, on en compte près de 200 dont plusieurs sont superbement restaurées. | ||
=== Issigeac === | === Issigeac === | ||
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=== Beaumont === | === Beaumont === | ||
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On y trouve une petite maison presque classique avec '''houteau''' (menuiserie triangulaire) dit rampant, bec d’évier à gauche de la fenêtre. Le portail possède un linteau en bois. La petite fenêtre au pignon possède un appui débordant en pierre. | On y trouve une petite maison presque classique avec '''houteau''' (menuiserie triangulaire) dit rampant, bec d’évier à gauche de la fenêtre. Le portail possède un linteau en bois. La petite fenêtre au pignon possède un appui débordant en pierre. | ||
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=== Belvès ou Villefranche du Périgord === | === Belvès ou Villefranche du Périgord === | ||
[[Fichier:Villefranche du Périgord.jpg|vignette|Maison à '''Villefranche du Périgord''' | [[Fichier:Villefranche du Périgord.jpg|vignette|Maison à '''Villefranche du Périgord''' | ||
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Croquis de Nicole Vlès © | Croquis de Nicole Vlès © | ||
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Situé à l’extrême sud-est du département. | Situé à l’extrême sud-est du département. | ||
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On y trouve des demeures aux vastes volumes dont la proximité avec le Quercy est visible : escalier intérieur, bolets (ou balets) dans le centre-est avec un accès à une petite cave sous la terrasse ou un renfoncement pour le bois ou le chien. | On y trouve des demeures aux vastes volumes dont la proximité avec le Quercy est visible : escalier intérieur, bolets (ou balets) dans le centre-est avec un accès à une petite cave sous la terrasse ou un renfoncement pour le bois ou le chien. | ||
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Le toit peut comporter des lucarnes traditionnelles et épis de faîtage. | Le toit peut comporter des lucarnes traditionnelles et épis de faîtage. | ||
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=== Sarladais === | === Sarladais === | ||
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La maison salardaise s'accompagne d'annexes : '''puits''' et '''cabanes à cochons''', eux aussi couverts d'un toiton de lauzes. | La maison salardaise s'accompagne d'annexes : '''puits''' et '''cabanes à cochons''', eux aussi couverts d'un toiton de lauzes. | ||
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=== Canton de Thenon === | === Canton de Thenon === | ||
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Le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Bief bief] et la retenue d’eau étaient maçonnés en bonnes pierres et l’eau, après avoir entraîné la roue, s’échappe par deux sorties cintrées sous le bâtiment. | Le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Bief bief] et la retenue d’eau étaient maçonnés en bonnes pierres et l’eau, après avoir entraîné la roue, s’échappe par deux sorties cintrées sous le bâtiment. | ||
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=== Canton de Terrasson === | === Canton de Terrasson === | ||
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Aujourd’hui, cette tradition se perpétue mais les ardoises viennent d’Espagne ou d’Angers. | Aujourd’hui, cette tradition se perpétue mais les ardoises viennent d’Espagne ou d’Angers. | ||
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[[Fichier:Près de Lanouaille.jpg|vignette|Ferme à '''Jumilhac le Grand''', '''près de Lanouaille'''. | [[Fichier:Près de Lanouaille.jpg|vignette|Ferme à '''Jumilhac le Grand''', '''près de Lanouaille'''. | ||
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La région comporte des fermes typiques à deux niveaux. Les murs crépis sont faits de '''moellons de grès'''. Angles et jambages en pierres de taille de calcaire. Toit en tuiles plates, avec coyaux à la base et deux ou trois houteaux pour ventiler les combles. | La région comporte des fermes typiques à deux niveaux. Les murs crépis sont faits de '''moellons de grès'''. Angles et jambages en pierres de taille de calcaire. Toit en tuiles plates, avec coyaux à la base et deux ou trois houteaux pour ventiler les combles. | ||
+ | === Commune de Miallet, au nord de Thiviers === | ||
[[Fichier:Commune de Miallet.jpg|vignette|Maison dans la '''Commune de Miallet''' | [[Fichier:Commune de Miallet.jpg|vignette|Maison dans la '''Commune de Miallet''' | ||
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Jean-Marie Bélingard estime à un millier le nombre des Maisons Fortes en Périgord à la guerre de Cent ans, pratiquement au moins une par village<ref>Bélingard, J.M.(1999), ''Le Périgord des maisons fortes'', Editeur Pilote 24.</ref>. Edifices massifs aux murs très épais (de 1 à 2 mètres) parfois entourés d’un fossé ; ces maisons défensives protégeaient les exploitations environnantes. | Jean-Marie Bélingard estime à un millier le nombre des Maisons Fortes en Périgord à la guerre de Cent ans, pratiquement au moins une par village<ref>Bélingard, J.M.(1999), ''Le Périgord des maisons fortes'', Editeur Pilote 24.</ref>. Edifices massifs aux murs très épais (de 1 à 2 mètres) parfois entourés d’un fossé ; ces maisons défensives protégeaient les exploitations environnantes. | ||
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Un escalier dans la tour donnait accès à l’étage. | Un escalier dans la tour donnait accès à l’étage. | ||
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On y trouve des humble maisons représentative du bâti ancien en '''Nontronnais'''. Elle dispose de portes et volets en bois, forts linteaux, encadrements et angles en granit. Les murs de pierres sont disparates et colorés. | On y trouve des humble maisons représentative du bâti ancien en '''Nontronnais'''. Elle dispose de portes et volets en bois, forts linteaux, encadrements et angles en granit. Les murs de pierres sont disparates et colorés. | ||
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Maison avec jonction entre deux bâtiments réalisée avec une construction basse. | Maison avec jonction entre deux bâtiments réalisée avec une construction basse. | ||
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Les galeries couvertes doivent être conservées. | Les galeries couvertes doivent être conservées. | ||
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=== Cheminées === | === Cheminées === | ||
Si la cheminée est en pierre taillée, il ne faut pas y toucher. Si elle est à l'origine recouverte d'enduit, il faut le réaliser avec du sable de pays non lavé et non tamisé. | Si la cheminée est en pierre taillée, il ne faut pas y toucher. Si elle est à l'origine recouverte d'enduit, il faut le réaliser avec du sable de pays non lavé et non tamisé. | ||
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==== Fenêtres ==== | ==== Fenêtres ==== | ||
+ | La restauration d'une maison ancienne implique une conservation des ouvertures existantes. | ||
=== Clôtures === | === Clôtures === | ||
+ | Il n'y a pas de grillages autour du bâti rural du Périgord mais des palissades en bois, des haies en végétaux de pays. | ||
== Bibliographie == | == Bibliographie == |
Version actuelle datée du 17 octobre 2019 à 14:18
La variété du bâti rural du Périgord reflète la diversité d'un terroir. Les matériaux employés sont choisis localement, ce qui implique des architectures diverses qui contredisent un modèle unique de maison périgourdine.
Sommaire
- 1 Type de bâti suivant les régions
- 1.1 Région de Verteillac
- 1.2 La Double
- 1.3 Monbos (canton de Sigoulès)
- 1.4 Environs de Sigoulès
- 1.5 Environs de Lalinde
- 1.6 Issigeac
- 1.7 Beaumont
- 1.8 Belvès ou Villefranche du Périgord
- 1.9 Sarladais
- 1.10 Canton de Thenon
- 1.11 Canton de Terrasson
- 1.12 Près de Lanouaille
- 1.13 Commune de Miallet, au nord de Thiviers
- 1.14 Abjat
- 1.15 Près de Brantôme
- 2 Recommandations de restauration
- 3 Bibliographie
- 4 Références
Type de bâti suivant les régions
Région de Verteillac
On trouve particulièrement des chartreuses périgourdine, c’est à dire des bâtiments longs, agrémentés à chaque extrémité d’un pavillon délimitant parfois une terrasse. Ce type de demeure n’a pas d’étage, juste des combles plus ou moins élevés.
Dans le Périgord, les maisons à pans de bois sont essentiellement implantées dans deux "pays" voisins dont les caractères communs sont nombreux, séparés par la vallée de l'Isle: le Landais et la Double.
La Double
La Double est située à l'ouest du département, limitée par les vallées de l'Isle au sud, de la Beauronne à l'est, de la Rizonne et de la Drôme au nord et à l'ouest. L'extrémité fait partie de la Gironde.
Dans ce pays, l’absence de pierres, la richesse de la forêt et la présence permanente de l’argile ont conduit les constructeurs à bâtir en pans de bois (colombage, du latin columna, colonne) et en torchis. (A visiter : le Parcot, près d’Echourgnac). Les sols sont constitués de sables, de graviers siliceux, d'argiles, et contiennent des rognons de silex, des galets de quartz. La forêt était constituée principalement de chênes associés à d'autres essences: charmes, châtaigner, ormes ainsi que de pins maritimes. Ces ressources locales ont influencé la construction qui était ainsi économique, légère et rapide.
Le chêne constitue l'ossature du bâtiment et la charpente. Les piliers de bois sont posés sur des blocs appelés "chiffres" trouvés sur place et dont l'origine peut être diverse. Les pans de bois sont garnis de torchis, mélange d'argile, de paille ou de jonc et d'eau, malaxé puis posé en grosses boules tassées puis lissées. Un enduit de chaux et de terre en forte teneur en sable recouvrait le torchis dans sa totalité ou juste sur une partie afin de le protéger des intempéries. Les enduits extérieurs pouvaient parfois être badigeonnés au lait de chaux. Le bois reste quant à lui apparent.
Les toitures sont couvertes en tuiles plates ou tuiles canal en fonction de la pente des versants, celles-ci ayant remplacé le chaume dès le XVIIIème siècle. C'est à cette époque que s'installèrent des tuileries et briqueteries dans la région.
Monbos (canton de Sigoulès)
Dans ce lieu-dit, il n’y a plus qu’une église avec des chapiteaux primitifs remarquables et une maison forte.
Environs de Sigoulès
On trouve particulièrement des maisons dont le volume des combles a été agrandi avec un toit à la Mansart terrasson est en tuiles canal tandis que le brisis très pentu sur les côtés est en tuiles plates. Lorsque le terrasson est à forte pente, la totalité de la toiture est en tuiles plates. Au point de rencontre des arêtiers sont disposés deux épis de faîtage.
Environs de Lalinde
La richesse des propriétaires viticoles et l’envie de rivaliser avec les seigneurs des châteaux ont incité les bourgeois à construire, à l’exemple de leurs voisins bordelais, de 1650 à 1850, ces grandes maisons de campagne appelées chartreuses. Dans la moitié ouest du département, on en compte près de 200 dont plusieurs sont superbement restaurées.
Issigeac
Le plateau en relief aplani est riche en cultures céréalières (blé, maïs).
On y trouve des fermes, souvent très basses et recouvertes de toiture en tuiles canal. Ces bâtiments, vastes carrés dont les longs toits descendent près du sol, contiennent une partie des locaux de l'exploitation.
Une extrémité de l'habitation est composée d'une pièce principale avec cheminée, accolée à une chambre. L'autre partie de l'habitation comporte une porte pour les bestiaux et une grange-étable. A proximité, se situent le chai et le pressoir. Tous ces bâtiments sont de plain-pied et ne disposent généralement pas de cave.
Cette architecture est généralement sombre à l'intérieur et un aménagement pour y apporter de la lumière s'avère risqué car il pourrait dénaturer le bâtiment.
Beaumont
On y trouve une petite maison presque classique avec houteau (menuiserie triangulaire) dit rampant, bec d’évier à gauche de la fenêtre. Le portail possède un linteau en bois. La petite fenêtre au pignon possède un appui débordant en pierre.
Belvès ou Villefranche du Périgord
Situé à l’extrême sud-est du département. On y trouve des demeures aux vastes volumes dont la proximité avec le Quercy est visible : escalier intérieur, bolets (ou balets) dans le centre-est avec un accès à une petite cave sous la terrasse ou un renfoncement pour le bois ou le chien.
Le bolet est un accès extérieur constitué d'un escalier conduisant à une galerie ou terrasse couverte par une avancée du toit soutenue par des piliers de pierre ou de bois. Cette terrasse donne directement sur l'habitation qui est située à l'étage, à l'abri de l'humidité.
Le toit peut comporter des lucarnes traditionnelles et épis de faîtage.
Sarladais
Toitures à fortes pentes (60°) en lauzes de calcaire (600kg au m²). Une cour, avec porche en anse de panier, sépare l’habitation des annexes. Parfois, on trouve un pigeonnier dans le pignon. La maçonnerie est en pierre calcaire liée avec un mortier d'argile trouvé localement. Ces habitations possèdent des piédroits et pierres d'angles taillées réalisés en pierre tendre de la Beune et du Sarladais.
La maison salardaise s'accompagne d'annexes : puits et cabanes à cochons, eux aussi couverts d'un toiton de lauzes.
Canton de Thenon
Ce canton comportait de nombreux moulins qui produisaient une force motrice pour tous usages.
Le bief et la retenue d’eau étaient maçonnés en bonnes pierres et l’eau, après avoir entraîné la roue, s’échappe par deux sorties cintrées sous le bâtiment.
Canton de Terrasson
On y trouve de solides maisons avec murs en moellons de calcaire blanc et de grès rose. La proximité des ardoisières de Villac de d’Allassac explique ces toitures d’ardoise (schiste noir bleuté) dont le goût s’est étendu bien au-delà de cette petite région.
Aujourd’hui, cette tradition se perpétue mais les ardoises viennent d’Espagne ou d’Angers.
Près de Lanouaille
La région comporte des fermes typiques à deux niveaux. Les murs crépis sont faits de moellons de grès. Angles et jambages en pierres de taille de calcaire. Toit en tuiles plates, avec coyaux à la base et deux ou trois houteaux pour ventiler les combles.
Commune de Miallet, au nord de Thiviers
Jean-Marie Bélingard estime à un millier le nombre des Maisons Fortes en Périgord à la guerre de Cent ans, pratiquement au moins une par village[1]. Edifices massifs aux murs très épais (de 1 à 2 mètres) parfois entourés d’un fossé ; ces maisons défensives protégeaient les exploitations environnantes. Un escalier dans la tour donnait accès à l’étage.
Abjat
On y trouve des humble maisons représentative du bâti ancien en Nontronnais. Elle dispose de portes et volets en bois, forts linteaux, encadrements et angles en granit. Les murs de pierres sont disparates et colorés.
Le faîtage fléchi contraste avec la bordure souple du toit.
Près de Brantôme
Maison avec jonction entre deux bâtiments réalisée avec une construction basse.
Recommandations de restauration
Bien que l'architecture des maisons paysannes en Périgord soit diverse, quelques conseils de préservation ou restauration sont valables pour tout bâtiment.
Toitures
Il est essentiel de garder la pente d'origine du toit et de respecter les pentes adaptées suivant les couvertures : tuiles plates, tuiles canal, ardoises, pierres.
Il faut vérifier que les génoises soient bien de tradition locale.
Les galeries couvertes doivent être conservées.
Cheminées
Si la cheminée est en pierre taillée, il ne faut pas y toucher. Si elle est à l'origine recouverte d'enduit, il faut le réaliser avec du sable de pays non lavé et non tamisé.
La souche de la cheminée avec son appui massif doit être conservée.
La bouche de la cheminée doit être laissée à découvert ou recouverte d'un chapeau de tuiles canal ou pierre plate en accord avec la couverture du toit en tuiles ou pierres.
Murs
Les murs des maisons sont réalisés de différentes manières suivant la région et la pierre locale. Dans le cadre d'une restauration, il est nécessaire de garder le même revêtement que celui d'origine ou celui des architectures proches.
Un mur en pierre sèche doit être restauré en l'état tandis qu'un mur en pierre enduit doit laisser le cœur apparent de la pierre.
Dans le cas où les murs sont totalement enduits, l'enduit est réalisé avec du sable grossier du pays et de la chaux grasse. Un badigeon de chaux blanche sera posé autour des ouvertures et dans certains cas, il n'y aura pas de joints creux.
Ouvertures
Portes
Les portes anciennes en bon état peuvent être conservées ou dans le cas contraire être refaites à l'identique. Il est cependant difficile d'établir un modèle unique et chaque porte doit faire l'objet d'une analyse particulière.
Fenêtres
La restauration d'une maison ancienne implique une conservation des ouvertures existantes.
Clôtures
Il n'y a pas de grillages autour du bâti rural du Périgord mais des palissades en bois, des haies en végétaux de pays.
Bibliographie
- BAYARD R., MACHERAS M.1978), A propos du Périgord, Quelques conseils, Revue Maisons Paysannes de France, n°48, 2T. p.13.
- CORNET J., VLES N. (2007), Le Périgord des maisons paysannes, Pilote 24 Edition.
- SENAUD M., RAPNOUIL J.,(1988), La double en Périgord, Revue Maisons Paysannes de France, n°87, 1T. p.23.
- STEIN A. (1991), Périgord Quercy, Massin Editeur, La maison dans sa région.
- MAISONS PAYSANNES DE FRANCE, DELEGATION DE DORDOGNE-PERIGORD, CORNET J., VLES N., L'habitat rural en Périgord.
Références
- ↑ Bélingard, J.M.(1999), Le Périgord des maisons fortes, Editeur Pilote 24.