Couverture en panne flamande & panne picarde : Différence entre versions

De Maisons Paysannes de France
 
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Ce matériau de couverture est répandu dans le '''Nord''' et la '''partie nord du''' '''Pas-de-Calais.'''<nowiki/> Il serait apparu au XVI<sup>ème</sup> siècle et sert à recouvrir les fermes et maisons en remplaçant la couverture en chaume.   
 
Ce matériau de couverture est répandu dans le '''Nord''' et la '''partie nord du''' '''Pas-de-Calais.'''<nowiki/> Il serait apparu au XVI<sup>ème</sup> siècle et sert à recouvrir les fermes et maisons en remplaçant la couverture en chaume.   
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Le faîtage est réalisé avec des tuiles rondes scellées. Ces tuiles faîtières peuvent être décorées.
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Le faîtage est réalisé avec des tuiles plates ou tuiles rondes scellées. Ces [[Tuile faîtière dans la Somme|tuiles faîtières]] peuvent être décorées (avec des crêtes) ou vernissées sur certains bâtiments (ces dernières n'étant pas souvent en zone rurale).
  
 
=== Avantages ===
 
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* RAGONS A. et M., (1993), ''En Flandre: Route de Watou à Steenvoorde, Maison d'un lauréat du prix René Fontaine 1992'', Revue Maisons Paysannes de France, n°107, 1T, pp.10-12.
 
* RAGONS A. et M., (1993), ''En Flandre: Route de Watou à Steenvoorde, Maison d'un lauréat du prix René Fontaine 1992'', Revue Maisons Paysannes de France, n°107, 1T, pp.10-12.
 
* TENEUR VAN DAELE M., ''La maison rurale en Flandre'', Editions de la Porte Verte, 1982.
 
* TENEUR VAN DAELE M., ''La maison rurale en Flandre'', Editions de la Porte Verte, 1982.
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Version actuelle datée du 19 novembre 2019 à 16:05

La panne flamande est une tuile en terre cuite dont la forme dérive de la tuile ronde (ou canal) qui intègre la partie concave de la tuile de courant et la partie convexe de la tuile de couvert, créant ainsi une silhouette en "S aplati". Elle dispose d'un bord gauche légèrement relevé tandis que son bord droit bombé est destiné au recouvrement de la panne voisine.

Ce matériau de couverture est répandu dans le Nord et la partie nord du Pas-de-Calais. Il serait apparu au XVIème siècle et sert à recouvrir les fermes et maisons en remplaçant la couverture en chaume.

Profils de tuile romaine, tuile flamande et tuile picarde (ou artésienne)

Schéma Pauline Gabert ©

La panne panne picarde ou artésienne possède des similitudes avec la panne flamande, notamment parce qu'elles sont toutes deux en terre cuite et que le bord latéral bombé recouvre également le bord légèrement relevé de la panne voisine.

Cependant, elle se différencie par sa forme et sa situation géographique. La panne picarde ou artésienne s’apparente un peu plus à la tuile romaine ( sauf par la taille et le poids) qui intègre en une seule pièce l'imbrex et la tegula. La panne picarde a une section en "S" moins affirmée, plus angulaire (qui influencera la création des tuiles mécaniques).
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Elle est présente dans le Pas de Calais à partir des collines d’Artois et dans la Somme et le nord de l’Aisne. Elle apparaît plus tardivement, au XVIIIème siècle.

Cette panne picarde prend parfois le nom de panne du nord, mais c'est surtout le nom donné à la tuile mécanique de la fin du XIXème siècle qui couvrira les constructions industrielles et les logements du nord de la France .

Les pannes prennent des teintes rouges, orangées, jaunes ou roses suivant la terre argileuse employée par la fabrique artisanale proche. 

La panne flamande peut être également vernissée sur la face supérieure dans une teinte sombre bleu/violet, noir ou marron.
Couverture en pannes picardes

Photo Jean-François Herlem ©
Recouvrement d'une panne flamande

Dessin Chantal Pontvianne ©

Caractéristiques

Principe de pose et dimensions de la panne flamande

Dessin Chantal Pontvianne ©

Dimensions

La panne flamande mesure entre 17 à 25cm de large pour une longueur variant entre 33 et 38cm. L'épaisseur de la tuile elle-même est de 16mm et son bord arrondie se soulève à 5,5cm de haut. Elle pèse au moins 2kg.

Pose

Ces tuiles disposent d'un ergot qui permet de s'accrocher aux liteaux de la charpente, dont l'espacement est guidé par la longueur de la tuile. Elles se posent avec un mode de recouvrement latéral où la partie bombée recouvre la partie relevée de la tuile voisine. Le rang supérieur recouvre  sur 5 à 6 cm la rangée de tuiles du dessous, laissant un pureau (zone découverte) de 27 à 28 cm.

Ces pannes se posent sur des charpentes aux pentes variées mais plutôt fortes (entre 45 et 60°) avec une moyenne de 15 tuiles/m². Cette pente est utile dans ces régions humides car il est nécessaire d'évacuer rapidement l'eau du toit.

Pose à l'égout

La charpente d'un toit couvert en pannes flamandes possède à l'égout des coyaux qui prolongent les chevrons, apportant une courbure au toit et formant un auvent. C'est sur ce prolongement de la charpente que débutera la pose de tuiles en recouvrement simple. Cette courbure permet de rejeter les eaux de pluies ruisselantes loin du mur car les maisons ne disposaient autrefois pas de gouttières

Ce prolongement peut dépasser du toit de une à cinq tuiles.
Coyaux

Dessin Chantal Pontvianne ©

Pose sur rive

Les pannes débordent légèrement sur les rives du toit.

Faîtage

Le faîtage est réalisé avec des tuiles plates ou tuiles rondes scellées. Ces tuiles faîtières peuvent être décorées (avec des crêtes) ou vernissées sur certains bâtiments (ces dernières n'étant pas souvent en zone rurale).

Avantages

La couverture en panne flamande, si elle est bien entretenue, a l'avantage d'être résistante dans le temps notamment grâce à la terre locale argileuse utilisée pour la réalisation des tuiles.

Les tuiles traditionnelles fabriquées artisanalement et aux teintes variées participent au charme des toitures du nord de la France.

Inconvénients

Les pannes flamandes ou picardes traditionnelles ont l'inconvénient de ne pas être très étanches à la pluie, au vent ou à la neige. La pose est donc parfois complétée avec du mortier de chaux qui évite également la prise au vent. Il faut néanmoins surveiller ce mortier car il s'usera plus rapidement que la panne elle-même.

Restaurer ces couvertures

Il existe aujourd'hui des tuiles industrielles, qui ont remplacées les tuileries artisanales disparues de la région à la fin du XIXème siècle. Les pannes picardes ou flamandes traditionnelles, artisanales ne sont donc plus produites depuis plus de cent ans et la durée de vie d'une panne n'est guère plus longue.

Si possible, il faudra alors récupérer des pannes de réemploi en bon état sur un bâti abandonné. Autrement, certains producteurs de tuiles peuvent proposer une gamme de tuiles qui sera le mieux adaptée à la restauration.

La reconversion en tuile mécanique: un matériau à proscrire

Les tuiles mécaniques dont la forme s'inspire de ces pannes ont été étudiées afin que leur emboîtement soit le plus hermétique possible et que la prise au vent soit limitée. Cependant, elles ont l'inconvénient de raidir l'aspect de la toiture et de ne pas faire substitut d'une panne traditionnelle. Il est donc déconseillé de les adapter à la restauration d'un bâti rural dans la région.

Bibliographie

  • BOUTU F., QUILLACQ E. (1994), L'architecture rurale du Houtland, Revue Yser Houck, Edition spéciale, pp. 3-24.
  • CAUE 80, Mieux connaître pour protéger, Les maisons paysannes, mai 2019.
  • CHAUVET J. Y., (1996), Les toits des pays de France, Editions Eyrolles, pp.100-101.
  • CHAUVET J.Y., Les pannes, flamande et picarde, pp.7-14., Disponible à l'adresse: http://www.maisons-paysannes-loiret.org/attachments/article/39/Toitures%20N%C2%B0%202%20Les%20pannes%20picardes%20et%20flamandes.pdf
  • LEBOUTEUX P. (2001), Traité de couverture traditionnelle, Editions H. Vial.
  • PONTVIANNE C. (1993), Des deux côtés de la Manche : Un patrimoine bâti authentique se découvre dans le Boulonnais, Revue Maisons Paysannes de France, n°133, 3T, pp.20-24.
  • PONTVIANNE C. (1999), Devenir maître d'ouvrage ou comment commander des travaux aux professionnels du bâtiment : Des tuiles rondes en sursis : fiche n°6 : le couvreur, Revue Maisons Paysannes de France, n°131, 1T, pp.14-16.
  • RAGONS A. et M., (1993), En Flandre: Route de Watou à Steenvoorde, Maison d'un lauréat du prix René Fontaine 1992, Revue Maisons Paysannes de France, n°107, 1T, pp.10-12.
  • TENEUR VAN DAELE M., La maison rurale en Flandre, Editions de la Porte Verte, 1982.