Cité ouvrière au Breil-sur-Mérize (72) : Différence entre versions
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− | Photo 6 rue de la Fabrique, à gauche la fabrique, à droite la cité ouvrière. (carte postale)).jpg|6 - Rue de la Fabrique. A gauche, la fabrique; à droite, la cité ouvrière | + | Photo 6 rue de la Fabrique, à gauche la fabrique, à droite la cité ouvrière. (carte postale)).jpg|6 - Rue de la Fabrique. A gauche, la fabrique; à droite, la cité ouvrière. Carte postale, collection particulière. |
Photo 7 une partie de la cité ouvrière aujourd'hui vue depuis la rue de la Fabrique.jpg|7 - Une partie de la cité ouvrière vue depuis la rue de la Fabrique. Photo F. Pasquier © | Photo 7 une partie de la cité ouvrière aujourd'hui vue depuis la rue de la Fabrique.jpg|7 - Une partie de la cité ouvrière vue depuis la rue de la Fabrique. Photo F. Pasquier © | ||
Photo 9 rue Coupry aujourdhui.jpg|9 - Rue Coupry aujourd'hui. Photo M. Pasquier © | Photo 9 rue Coupry aujourdhui.jpg|9 - Rue Coupry aujourd'hui. Photo M. Pasquier © |
Version du 28 août 2020 à 14:48
Dans le Maine, depuis le XVIIème siècle , les activités textiles occupent des dizaines de milliers de personnes (fileuses, tisserands, maîtres fabricants et négociants…).
Dans le Bas Maine (Mayenne) il s’agit du travail du lin et des toiles fines alors que dans le Haut Maine (Sarthe) on cultive et on travaille surtout le chanvre.
Cette industrie textile des XVIIème et XVIIIème siècle produisait des étoffes communes et des étamines plus fines. Les toiles de chanvre servaient à l’habillement des populations noires en Amérique et étaient vendues à des négociants locaux.
Au XIXème siècle, les surfaces cultivées en chanvre passent de 300 ha en 1811 à 13 000 ha en 1865. Le nombre de métiers à tisser à bras augmente fortement. La Sarthe devient le premier département producteur.
Les guerres de Crimée, d’Italie sous le Second Empire ainsi que la guerre de Sécession sont à l’origine d’importantes commandes (tentes, vareuses, pantalons, chemises, draps pour les hôpitaux militaires).
C’est donc à cette période d’essor florissant de l’industrie textile en France que le bourg du
Breil va se transformer par l’implantation d’une fabrique de toiles.
La fabrique de toiles
En 1843 Armand COHIN, issu d’une famille de négociants sarthois, se rend acquéreur d’un terrain au Breil-sur-Mérize sur lequel il fait édifier un bâtiment de 73 m de façade et de 6m de largeur, destiné à contenir 40 métiers à tisser (voir photo 1).
Les diverses activités textiles d’Armand Cohin occupent au Breil-sur-Mérize et dans les
communes alentours, 350 tisserands, 100 ouvriers à la fabrique (peigneurs, ourdisseurs,
dévideurs, blanchisseurs) et 850 fileuses à domicile.
En 1849 on compte 652 ouvriers dont 296 hommes et 356 femmes plus 844 autres personnes travaillant à domicile.
En 1855 l’établissement du Breil-sur-Mérize compte 1400 métiers à tisser à la main occupant pour le filage le tissage, la blanchisserie et les manutentions diverses environ 5500 ouvriers.
Cité ouvrière
Construites avant 1866, les 24 maisons de la cité ouvrière, plus un fournil en retrait, sont mis en vente le 19 août 1866 devant notaire et attribués à 12 propriétaires différents.
Séparé de l’usine textile par la rue de la Fabrique, l’ensemble des maisons avec un plan en U se compose de deux parties de 12 maisons chacune, séparées par une allée centrale desservant la pompe et menant au fournil.
(Voir photo 2 : maisons ouvrières bien conservées.
Voir photo 3 : plan de la cité.
Voir photo 4 : fournil)
Comme dans la plupart des cités ouvrières les maisons sont bâties de manière identique : elles possèdent chacune une porte, une fenêtre, une lucarne aux linteaux cintrés en briques sur l’avant ou une lucarne en bois sur l’arrière. Les jambages des ouvertures sont en pierres calcaire issues probablement de la carrière de Soulitré (voir photo 5 : lucarne à l’avant).Chaque maison arborait à l’origine sur sa façade une vigne grimpante et elles possédaient toutes un jardin potager sur l’avant ou sur l’arrière comme l’indique le plan.
Les façades étaient soulignées par deux bandeaux horizontaux blanchis à la chaux à la hauteur des linteaux et des appuis de fenêtres. Une corniche moulurée courait le long des façades avant et arrière.
(Voir photo 6 : rue de la Fabrique autrefois.
Voir photo 7 : rue de la Fabrique aujourd’hui)
Aujourd’hui sur les 24 maisons, deux ont été détruites, faute d’entretien et vingt-deux subsistent avec les mêmes jardins et l’accès au puits. Le fournil est devenu un petit logement supplémentaire. Plusieurs d’entre elles ont été fortement rénovées : fenêtres agrandies, linteaux horizontaux en béton, enduits ciment et menuiseries PVC.
Voir photo 8 : rue Coupry autrefois..
Voir photo 9 : rue Coupry aujourd’hui.
Ce témoignage d’une cité ouvrière bâtie au XIXème siècle aurait mérité un plus grand respect. Ce qui reste d’authentique pourrait être restauré et préservé pour les générations futures.
Bibliographie
- PASQUIER Michèle et DEJUST Brigitte, La cité ouvrière rue de la Fabrique au Breil-sur-Mérize, Revue Maisons Paysannes de la Sarthe, 2020.