Puits à balancier
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Le balancier est un système de levage destiné à tirer l'eau d'un puits. On l’appelle également système « à bascule ».
Il est constitué d'un levier appuyé en son milieu sur un pivot, et porte à l'une de ses extrémités un récipient pour récupérer l'eau et à l'autre un contrepoids (pierre, métal ou billot)[1]. Le contrepoids sert à manœuvrer le balancier qui monte ou descend le seau suspendu au bout d'une chaîne ou d'un morceau en bois.
Eléments d’un puits à balancier
Ce système de puisage comporte généralement quatre éléments :
- un élément vertical fixe dit « pied », « piédroit », « montant », « poteau » qui consiste généralement en un tronc d'arbre de section et de hauteur variables, enfoncé dans le sol et calé. Il est terminé par une fourche naturelle ou artificielle ou par un enfourchement artificiel. Le tronc d'arbre est parfois remplacé par deux poteaux jumelés en bois ou en métal. Cet élément joue le rôle d'un pivot.
- un élément horizontal mobile dit " balancier" ou « fléau » ayant le haut du piédroit pour point d'appui est constitué d’un jeune tronc, écorcé ou équarri, de grande longueur. L’extrémité la plus mince et la plus longue, placée du côté du puits, est appelée la « flèche ». Le système de suspension du seau y est fixé. Sur la « queue » du balancier, extrémité plus épaisse et plus courte, un contrepoids en pierre, pièce de métal ou billot est attaché. Au repos, le fléau est incliné du côté opposé au puits et repose soit au sol, soit sur un petit poteau fourchu (une « paufourche »), soit encore sur un chevalet faisant office de butée.
- un axe de rotation horizontal fixe joignant les dents de la fourche ou les jouées de l'enfourchement, permettant au balancier d'osciller. Cet axe, généralement métallique, peut traverser le balancier ou être fixé, par un plat, sous celui-ci. Il peut également se rencontrer sous la forme d'une simple planchette de bois passant sous le balancier, voire être totalement absent, le simple creux de la fourche faisant office d'axe.
- un élément de suspension articulé permettant de descendre ou de remonter le récipient, constitué généralement par une barre en bois ou une tringle en fer, prolongée par une chaîne terminée par un mousqueton ou un crochet. La barre comporte à chaque extrémité une armature en fer forgé munie d'un anneau ou d'un crochet. Elle pend, directement ou par l'intermédiaire d'une chaînette, au bout de la flèche. De par leur surface lisse, barre et tringle permettent une meilleure préhension et facilitent la manœuvre. La longueur de la chaîne est calculée d'après la profondeur où se trouve l'eau. Il arrive que l'élément rigide, barre ou tringle, soit absent du système de suspension, réduit alors à la seule chaîne. L'inverse est également possible. Enfin, à défaut du système articulé, une simple corde fait parfois l'affaire.
Diverses appellations
Aux XIXème et XXème siècles, diverses appellations désignent le balancier du puits suivant la région où il se situe :
- cigogne : appellation imagée rappelant la forme entre l'animal et le dispositif. Ce nom de la langue d'oïl est fréquent en Vendée, Charente et Charente-Maritime.
- cigounho : pendant de « cigogne » en langue d'oc. Appellation de Haute-Vienne et d’Aveyron.
- canlèvo : de cap/can levar = lever la tête, faire basculer par un bout, en langue d'oc. Terme de Haute-Garonne, d’Ariège, de Tarn-et-Garonne, du Gers et du Lot-et-Garonne.
- banlèvo : de banlèvar = soulever, faire basculer, en langue d'oc. Appellation de Haute-Vienne, Dordogne, Aveyron, Tarn-et-Garonne.
- manlèvo : de man = main et lè-var = lever en Lot-et-Garonne, Lozère, Ardèche.
- gruo : signifie grue en Vienne, Haute-Vienne, Basses-Pyrénées, Alpes-de-Haute-Provence;
- schwenkelbrunne : appellation signifiant littéralement « puits à balance » en alsacien.
Bibliographie
- LASSURE C., Une vieille technique de puisage en perdition, Le balancier à tirer l'eau, Revue Maisons Paysannes de France, n°85, 3T, 1987. pp. 11-16.
- ↑ TAUCH Y., La vérité sur les puits. Restaurer sa maison, n°50, juillet/août 2001, p.74.