Granulats en verre cellulaire
Les granulats, les panneaux, en verre cellulaire présentent de nombreux avantages aux plans de l’isolation thermique, des caractéristiques mécaniques, phoniques et de la protection incendie. [1]
Une vingtaine d’entreprises se partagent le marché mondial, essentiellement situées aux USA, en Allemagne, Autriche, Lituanie, Chine et Suisse.
Certaines sont distribuées en France, comme Foamglass (USA) , Technopor (Autriche) et plus récemment Misapor (Suisse) .
Le matériau de départ est du verre de récupération. Dans le cas suisse, par exemple, l’entreprise a établi un contrat de 40 ans avec des municipalités pour le recyclage de bouteilles de verre usagées et leur transformation en granulat siliceux.
Sommaire
Principe
Le verre est broyé jusqu’à un état de « farine » à laquelle on ajoute un produit naturel permettant l'expansion, dans le cas du produit Misapor, 2% de calcium et d’aluminium.
Le mélange est passé, via un tapis roulant, dans un four d’une longueur de 10m. Le temps de passage est de 30 minutes et la température atteint 950°C. La masse siliceuse expansée, se transforme en un pain de verre bulleux à la porosité fermée. Ce dernier va se fragmenter lors du refroidissement. La nature chimique du matériau et sa structure incluant un volume d’air isolé important vont lui procurer ses caractéristiques mécaniques et thermiques à savoir : légèreté, stabilité, résistance et fort pouvoir isolant.
Caractéristiques techniques des granulats en verre cellulaire
Présenté en granulats de 10 à 50 mm, le matériau est particulièrement léger (160-190Kg/m3), totalement inerte en raison de sa composition, il ne présente aucune capillarité et une excellente résistance à la compression (20 à 50 T/m2). Avec 30% de porosité fermée c’est un excellent isolant (λ : 0,085 à 0,075 W/(m°K), pour des épaisseurs supérieures à 25 cm), utilisable en fondations.
Certains fabricants le présentent également en plaques ou panneaux isolants pour l'isolation des toitures ou murale.
Sur un hérisson ventilé comprenant une couche drainante et une couche anti-capillarité, il est possible de mettre en place une dalle chaux-chanvre ou un dallage de terre cuite et d’incorporer un chauffage au sol.
Usages
En France, ce matériau a surtout été utilisé, dans le bâti rural ou la restauration patrimoniale, pour la réalisation de hérissons ventilés ou de fondations en Ardèche, Alsace, Essonne et surtout en Bretagne.
Il est également utilisable en isolation de murs enterrés et bien d’autres usages liés au bâti contemporains. Enfin, il a aussi été utilisé dans la rénovation de monuments historiques comme la cathédrale de Nîmes.
Bilan écologique
Ce matériau, obtenu à partir de verre recyclé, lui-même totalement recyclable s’inscrit sans contexte dans des critères de durabilité. Cependant son énergie grise est mal connue et des évaluations la placent au même niveau que certaines laines minérales, soit de l’ordre de 1500 kWh/m3. Mais, le bilan CO2 du produit, 20 Kg CO2/m3, est annoncé comme inférieur de 4 à 5 fois à celui d’un isolant traditionnel.
Les Fiches de déclaration Environnementale et Sanitaires (FDES), dans la base INIES, qui établissent le bilan du cycle de vie de ces produits, sont pour plusieurs d'entre eux, en cours d’homologation et permettront une meilleure évaluation de leurs qualités.
Avis d'experts
Quelques membres de Maisons paysannes de France ont pu se rendre sur des chantiers utilisant ce type de granulat et constater sa facilité d’usage. Dans la Drôme, des dalles de Fermacel sol ont été directement posées sur le granulat. L’artisan proposait la pose d’une nappe de polyane entre le granulat et le sol, mais ce choix n’a pas paru indispensable à notre expert.
L’usage dans un hérisson ventilé conduisent aussi des spécialistes comme Luc Van Nieuwenhuyze [2] à proposer une tranchée drainante ventilée en périphérie, pour évacuer l'humidité en pied de mur et garder la performance thermique de la couche isolante.
Enfin, le coût est, pour beaucoup, un obstacle. Une évaluation en 2019 fournit les valeurs suivantes : 90 à 100 €/m3, départ d’usine, soit une estimation au m2 de 35 à 50 € pour une épaisseur de 20 à 30 cm, il est clairement plus élevé que celui d’un granulat classique. Un choix à faire en relation avec les spécificités du chantier, les conditions de restauration et la conscience écologique de chacun.