Restauration d’une toiture en bardeaux (La Réunion)

Toit couvert de bardeaux de bois de tamarin avant restauration. Photo Pierre Danielczak © Prix René Fontaine 2018.

Toit couvert de bardeaux de bois de tamarin. Photo Pierre Danielczak © Prix René Fontaine 2018.

Maison bourgeoise située au cœur de Saint-Pierre (La Réunion), la maison « Adam de Villiers » est l’une des plus anciennes de la ville. Elle aurait été construite entre 1770 et 1780 par Henry Antoine Nairac, garde-magasin du quartier de Saint-Pierre. Plusieurs propriétaires se sont ensuite succédés jusqu’à la famille Adam de Villiers qui possède la maison depuis 1938.

Depuis le 6 juin 1988, la maison, les intérieurs ainsi que ses appentis sont inscrits au titre des Monuments historiques.

Cette maison construire en pierre volcanique hourdée et enduite à sable et à chaux avec chaînages en pierres taillées est composée de deux niveaux : un rez-de-chaussée comprenant les pièces de réception et un étage accueillant les chambres et surélevé d’un comble à la Mansart. Le toit aux lucarnes à terrassons courbes est couvert de bardeaux de bois de tamarin avec membrons et épis en plomb.

Les bardeaux sont aux dimensions suivantes : 8cm de large pour une longueur de 30 cm et une épaisseur de 8mm. Ils permettent de réaliser facilement les éléments de toiture comme les changements de pente, les lucarnes et croupes.

La toiture à la Mansart, peu courante à La Réunion, avait fait l’objet d’une restauration en 1985 mais suite à l’endommagement des planchers et de la charpente par des termites, des travaux ont été réalisés en 2015 afin de les restaurer, en même temps que la couverture.

Les travaux ont bénéficié de l'accompagnement de l'administration des Monuments Historiques pour la définition des travaux, le choix des entreprises (ASSELIN pour la charpente et ECIS pour la toiture) et le suivi du chantier, ouvert par ailleurs aux lycéens du Bac professionnel « Intervention sur le Patrimoine Bâti » du Lycée Jean Hinglo afin de maintenir et transmettre le savoir-faire spécifique aux élèves charpentiers.

La restauration a notamment reçu l’aval d’Étienne Bergdolt, Architecte des Bâtiments de France (Réunion – Mayotte) et en 2018, elle a été récompensée du prix René Fontaine de l’Association Maisons Paysannes de France, dans la catégorie Terreal.

Se former

L’île de la Réunion est le seul département à proposer les trois dominantes de la formation « Intervention sur le Patrimoine Bâti ». Ces spécialités sont dispensées par deux lycées : le lycée Jean Hinglo (2 rue des Sans-Souci, 97420 Le Port) et le lycée Les Roches Maigres (25 rue Lecomte de Lisle, 97899 Saint-Louis).

Ces formations multiples permettent aux lycéens d’étudier deux spécialités choisies parmi la maçonnerie, la couverture et la charpente et forme ainsi des artisans polyvalents.

• Couverture en bardeaux avant restauration
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  Couverture en bardeaux de tamarin avec membron en plomb. Photo Pierre Danielczak © Prix René Fontaine 2018.

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  Voligeage sous les bardeaux de tamarin avec membron en plomb soulevé. Photo Pierre Danielczak © Prix René Fontaine 2018.

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  Lucarnon avant travaux. Photo Pierre Danielczak © Prix René Fontaine 2018.

Bibliographie

• Concours MPF-René Fontaine 2018 : il s’étend outre-mer!, Revue Maisons Paysannes de France, n° 210, décembre 2018. pp. 4-5.
• LYCEE JEAN HINGLO, Le Bac Pro Interventions sur le Patrimoine Bâti (IPB), consulté en juin 2020, disponible à l'adresse : http://lycee-jhinglo.ac-reunion.fr/2015/09/30/bac-pro-intervention-patrimoine-batis-option-couverture/
• POIRIER M.-M., Prix René Fontaine 2018 : Mansart à La Réunion, Revue Maisons Paysannes de France, n° 213, 3T, 2019. pp. 4-5.

Références