Restauration d'une maison de village (Haute-Saône) : Différence entre versions

De Maisons Paysannes de France
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Version du 6 février 2020 à 15:46

Ce projet est une restauration de maison située à  Pesmes (Haute Saône),  village labellisé Petite Cité Comtoise de Caractère.

Façade d'une maison de village après restauration, située à Pesmes. Photo Fabienne Ferrut © Maisons Paysannes de France, Prix René Fontaine.

Cette maison, composée de plusieurs maisons mitoyennes fortement transformées dans les années 1970 a été restructurée en 2016 afin de retrouver sa sobriété et ses proportions d’origine. Cette restauration est l’un des exemples des bonnes pratiques de traitement du patrimoine de village et de la réversibilité possible des erreurs commises à une époque sur un bâti.

Suite au projet de la commune de restaurer les pavés de la rue de cette maison, la propriétaire a saisi l’occasion de refaire en même temps sa façade. Les travaux ont été réalisés en collaboration avec des architectes de l’association Avenir Radieux dont la mission est de lutter contre la dégradation de bourgs, de valoriser le patrimoine et l’économie locale, de réactiver les savoir-faire. La DRAC Bourgogne-Franche-Comté et l’Architecte des Bâtiments de France ont également subventionné, conseillé et accompagné le projet.

Cette restauration exemplaire a remporté le prix René Fontaine en 2016 dans la catégorie Bâti Ancien et a reçu le label de la Fondation du Patrimoine.

Etat avant travaux

Maison de village avant restauration, située à Pesmes. Débord de toit, auvents rustiques, perron au parement de pierres et carrelage flambé. Photo Fabienne Ferrut © Maisons Paysannes de France, Prix René Fontaine.
Maison de village avant restauration, située à Pesmes. Photo Fabienne Ferrut © Maisons Paysannes de France, Prix René Fontaine.

Les différents bâtis composant la maison ont été remaniés dans années 1970 pour convenir au « style pavillonnaire » et aux matériaux en vogue à cette époque. Les proportions de baies, la nature des matériaux utilisés, les avancées de la toiture et des auvents divers leur ont fait perdre leur singularité.

  • Elle possède néanmoins encore quelques linteaux délardés en arc segmentaire du XVIIIème siècle ainsi qu’un arc infléchi et des fenêtres à meneaux.
  • Les murs d’origine en pierre calcaire s’accompagnent de maçonneries diverses avec pierres appareillées, briques et agglomérés. L’enduit est en ciment, non dégradé mais sale et terne.
  • Les escaliers et le perron menant aux différentes portes d’entrée sont parés de fausses pierre et couverts d’un carrelage flammé.
  • La charpente est en bon état mais le toit est couvert de tuiles mécaniques pourtant interdites dans cette zone et de tuiles plates, encore en bon état.
  • Les rives de toit sont en bon état mais couvertes de frisettes en sous face, ajout très courant dans les années 1970.
  • Les menuiseries étaient en bois d’époque diverses, avec sur certaines baies, une surcharge de petits bois. Certaines fenêtres sont neuves tandis que d’autres sont très dégradées, parfois accompagnée de grille ou garde-corps en fer forgé et d’appuis saillants.
  • L’entrée de la maison se fait par deux portes protégées par des auvents rustiques à poutre de bois épaisses couvertes de tuiles.

Après travaux

Maison de village après restauration, située à Pesmes. Photo Fabienne Ferrut © Maisons Paysannes de France, Prix René Fontaine.
Maison de village après travaux, située à Pesmes. Le mur de la rue côté terrasse, a été reconstruit en pierre. Le toit ne déborde plus, remplacées par des rives de toit en tuiles plates. Photo Fabienne Ferrut © Maisons Paysannes de France, Prix René Fontaine.
  • La façade ne comporte pas de nouvelles ouvertures mais celles existantes sont modifiées pour retrouver des proportions et un emplacement fidèles aux ouvertures d’origine.
  • Les murs ont été débarrassés de l’enduit ciment qui a ensuite été remplacé par un enduit à la chaux avec sables locaux. Les finitions sont talochées pour les façades et à pierres vues pour les pignons afin de redonner une matérialité aux murs autrefois ternies
  • L’accès à la maison se fait maintenant par un perron réduit réalisé en pierre de Comblanchien, équipé d’un garde-corps contemporain réalisé sur mesure par un forgeron. Cette réduction du perron renforce visuellement la verticalité de la maison et permet une meilleure lecture de la cave, du rez-de-chaussée et de l’étage en façade.
  • Les débords de toit sont raccourcis et les anciennes tuiles mécaniques de rive sont remplacées par des tuiles plates.
  • Les barreaux en fers forgés devant les fenêtres ont été retirées et les corniches sont supprimées.

Bibliographie

  • MAISONS PAYSANNES DE FRANCE, Restauration d’une Maison de village, pour une habitation principale, Candidature pour le Prix Maisons Paysannes de France - René Fontaine, 2016. Pour plus d'informations, Maisons Paysannes de France, Prix Architecture et Patrimoine : http://maisons-paysannes.org/actualites/?24818_savoir-jury-prix-architecture-patrimoine-mpf-2
  • MAISONS PAYSANNES DE FRANCE, 9 chantiers remarquables du patrimoine !, Disponible à l'adresse : http://maisons-paysannes.org/wp-content/uploads/2016/10/DP-laureats-prix-MPF-2016-SALON-RemisePrix-1.pdf
  • POIRIER M.-M., Rien n’est irréversible, Revue Maisons Paysannes de France, n°203, mars 2017, pp.6-7.