Carrières de proximité

De Maisons Paysannes de France
Ceci est la révision approuvée de la page, et aussi la plus récente.

Des carrières de proximité - Pourquoi ?

La France offre une exceptionnelle variété de "pierres" utilisées dans le bâti sous toutes leurs formes (moellons, lauzes…) mais aussi de matériaux meubles (sables, argiles, terres) utilisés comme liants dans des mortiers divers. Les constructions anciennes utilisaient les matériaux extraits localement, voire réutilisés à partir de bâtisses plus anciennes. C'est cet accord séculaire entre le sol, le paysage et l'adaptation de la construction à son substrat qui donne tout leur charme à nos vieilles maisons.

Ce lien entre la maison et son "pays" n'existe plus dans l'habitat moderne qui a uniformisé les matériaux et les types de bâti.

Le Grenelle de l'environnement, en 2007, avait sensibilisé une grande partie du public et les pouvoirs publics aux enjeux énergétiques et environnementaux. L'urgence climatique et les contraintes environnementales ont convaincu les grandes industries du bâtiment d'effectuer des reconversions spectaculaires et il n'est pas de jour qui ne voit apparaître un nouveau matériau ou une nouvelle pratique plus respectueux de notre planète.

Protection du patrimoine

Notre habitat traditionnel doit pouvoir tirer parti pour retrouver son insertion dans son environnement ; par l'emploi de matériaux locaux lors de sa rénovation, par l'utilisation de nouveaux concepts énergétiques en accord avec ses particularités et sa thermodynamique propre.


Réactivation de métiers du bâtiment

La réutilisation de matériaux locaux et de techniques propres à la dynamique hydrique et thermique des maisons anciennes doit être associée à la redécouverte de savoirs faire et à la recréation de métiers du bâtiment en partie oubliés. Combien de vrais plâtriers en France aujourd'hui, combien de maçons capables de faire une maison en terre ou en torchis, combien de menuisiers capables de trouver le bon bois pour une fenêtre, combien de couvreurs capables de faire un toit en lauzes ? Ceci doit changer, l'artisan doit retrouver la noblesse et la fierté de son métier et ne plus être un simple poseur de parpaings et de placoplâtre. Il en va aussi de la mission éducatrice et formatrice de l'apprentissage des plus jeunes pour leur rendre la fierté d'un métier valorisant.


Durabilité et transports

Se fournir en pierre, sable, argile, localement c'est évidemment améliorer le bilan CO2 du transport de matériaux et protéger l'avenir de notre planète, c'est-à-dire celui de nos enfants et petits enfants. Utiliser une lauze aveyronnaise pour restaurer un toit dans la vallée du Lot serait tout de même plus intelligent que de la faire venir d'Espagne ou de Chine, sans parler bien sûr de l'authenticité du lieu.


Tourisme et paysage

Les maisons anciennes sont le reflet intime de leur paysage et c'est pour cela qu'elles nous semblent si harmonieuses. C'est cette même raison qui attire les touristes en mal d'authenticité vers ces villages, ces hameaux où des municipalités, des associations ou des particuliers ont su protéger leurs vieilles demeures. La pratique des chambres d'hôtes permet aussi, outre un apport économique complémentaire, de faire prendre conscience à leurs hôtes du charme et du confort de ces maisons.


Terroir et habitat

Terroir et habitat vont de pair. Mais, comme pour le vin, l'alliance du terroir et du savoir faire sont seuls capables de révéler toutes les qualités et l'originalité du produit final ; les adjonctions non authentiques ne font que le pervertir et le dénaturer.


Coûts

Le coût des matériaux naturels de proximité n'est, la plupart du temps, pas beaucoup plus élevé que celui des matériaux industriels. Nous ne parlons pas de marbres rares mais bien de pierres, de sables, d'argiles locaux, le plus souvent disponibles à proximité immédiate, ne nécessitant pas ou peu de transport, type même du circuit économique court. La main d'œuvre est parfois plus onéreuse en raison du temps passé et de la rareté des artisans capables de mettre ces techniques en œuvre mais si les auto-entrepreneurs sont de plus en plus fréquents dans les nouvelles techniques écologiques pourquoi pas dans les techniques plus anciennes.

De nombreux stages sont possibles à travers MPF ou d'autres associations.