Maisons à galeries - Aîtres - dans les Monts du lyonnais
Aîtres (être)
Selon l’Atlas linguistique et ethnographique du Lyonnais, l’être est une partie extérieure située sur la façade de la maison. C’est une galerie de pierre, au premier étage, sur laquelle ouvre la pièce principale. L’escalier et l’avant-toit sont soutenus par des colonnes en bois ou en pierre. Quand on y est, on dit « je suis sous les aîtres ».
Le terme viendrait du latin atrium qui signifie pièce principale. Dans le Beaujolais, la forme la plus répandue est lez êtr. L’aître n’est en aucun cas confondu avec le seuil et est presque toujours situé au-devant de la porte.
La première fonction des aîtres est de protéger des intempéries; c’est un espace entre l’extérieur et la maison.
Le second rôle des aîtres est de distribuer, depuis la cour des espaces aux fonctions spécialisées. Il s’agit toujours de pièces appartenant au bâtiment d’habitation : la pièce principale ou cuisine, le fournil, la souillarde qui servait aussi de laiterie, (M. Rautenberg).
Le poutan
Le deuxième étage de la galerie s’appelle le poutan.
Le poutan : ce mot oublié désigne le plancher au-dessus de la galerie, soutenu par des colonnes et des doubles consoles (appelées aussi becs de canard) ; plancher que l’on atteignait par un escalier en bois à partir de la galerie ou par un escalier partant de la pièce principale arrivant dans le grenier et du grenier dans le poutan. D’après Jean-René Trochet le Poutan aurait la même étymologie que le Puntin de la Haute-Provence occidentale et Puntil, mot déjà présent dans les textes lyonnais des XIVe–XVIe siècles (Marguerite Gonon).
Le poutan servait à entreposer et faire sécher le maïs, les oignons, le chanvre le linge…
Au premier niveau se trouvent les caves, cuvier et fruitier, placés suivant la pente du terrain.
Les colonnes en pierre jaune des carrières de Glay à St-Germain sur l’Arbresle, comportent deux niveaux de consoles ; le premier soutient les solives du poutan et le deuxième niveau la panne sablière de la toiture.
Les colonnes sont posées sur le muret qui délimite la galerie. Les dalles de couverture du muret ainsi que celles de la rampe d’escalier, s’appellent des cadettes.
Les grandes dalles de la galerie et de la pièce principale sont aussi appelées des cadettes.
L’origine du mot « cadette » nous est donné dans le « Littré de la Grand’Côte » par Clair Tisseur alias Nizier du Puitspelu.
Cadette : 1/ dalle étroite qui, avant l’invention des trottoirs, était placée contre la façade des maisons afin d’en éloigner les eaux pluviales.
2/ Pierre de cadette : pierre pour daller. Distinction entre la pierre en blocs mesurée au cube et la pierre mince mesurée au carré, celle-ci étant considérée comme la cadette de l’autre. Par extension les aîtres sont aussi appelés la cadette.
Bibliographie.
Gardette (Mgr Pierre) et coll. Réédition Paris C.N.R.S ; 1967-1984. Atlas linguistique et ethnographique du Lyonnais
Rautenberg Michel. La maison rurale des monts du lyonnais ; Collection Transversales PUL. 1997
Trochet Jean-René – Maisons paysannes en France. Créaphis. Déc. 2006Page créée le 18/03/2021 par Maisons paysannes du Rhône