Restauration exemplaire: les Hayes (Sarthe)
Sommaire
Historique
Le plus vieil aveu concernant « Les Hayes » date de 1453. Il s’agissait vraisemblablement au départ d’une petite tour de défense entourée d’épineux. Au XVIIème siècle, le logis est agrandi et décoré d’un plafond peint à la française daté des environs 1625-1645. Il prend l’allure du petit logis seigneurial qu’il conserve actuellement. A la fin du XIXème siècle (1870), la fuye et la maison de la mare sont détruites. Une grange est construite et une pièce supplémentaire est ajoutée au logis pour servir de cuisine. La maison devient alors une ferme.Restauration
Chronologie
En 1995, Anne-Marie Guitton et Gérard Gasnier, adhérents des Maisons Paysannes de France, font l’acquisition des Hayes, situés dans la commune de Degré. Ils ne tardent pas à entreprendre les travaux de toiture car il y avait urgence. Ils prennent le temps ensuite de s’initier aux différentes techniques de la restauration en commençant par la restauration des toits à porcs. De 2003 à 2005, l’essentiel des travaux (dont la réfection partielle du plafond peint, en 2004) est réalisé pour transformer le bâtiment en gîte rural, labellisé Gîte de France 4 épis.
Les restaurations se succèdent ensuite au fur et à mesure des possibilités : en 2009, de nouveaux aménagements sont réalisés et récompensés par le label écogîte de Gîte de France ; en 2013 la lucarne retrouve son aspect initial.
La restauration présente à la fois la simplicité qui convient à un ensemble rural et la délicatesse due à un logis seigneurial. Les aménagements extérieurs sont également soignés avec des fleurs et diverses végétation (dont plusieurs buis) entourant le logis et ses dépendances de chaque côté.Etat avant travaux
- Les murs sont en moellons de pierre hourdés à la terre et les encadrements sont en grès roussard, pierre de Bernay ainsi que du ciment pour une fenêtre. L'enduit d'origine, très abîmé, est réalisé à la chaux avec du sable roux local.
- La charpente est d'un bon état général avec seulement un chevron à changer. Le sommet des poinçons sont néanmoins pourris et doivent être remplacés.
- La toiture est couverte d'ardoises clouées sur volige mais est très dégradée, avec des fuites attaquant les planchers du dessous.
- Les menuiseries en bois sont très abîmées et les percements ne sont pas aux proportions d'origine.
Etat après travaux
- La couverture a été refaite en priorité afin de mettre hors d'eau le logis (1996). La lucarne principale a retrouvé sa forme d'origine mais en 2013, suite à des infiltrations d'eau, le bas a été modifié et a été couvert d'ardoise afin de la protéger. Les ardoises proviennent d'Angers et sont posées sur des lattes de châtaigner.
- La fenêtre située sous la lucarne principale est percée en partie basse pour redevenir la porte principale comme elle l'était à l'origine. L'escalier d'accès était autrefois en fer à cheval mais les propriétaires ont choisi d'en réaliser un nouveau qui soit moins imposant. La porte à sa gauche redevient quant à elle une fenêtre et son escalier est supprimé.
- L'encadrement en ciment de la fenêtre de la cuisine (extension gauche du logis) est réduit pour retrouver ses dimensions d'origine et est remplacé par de la pierre de Bernay taillée.
- La fenêtre du logis anciennement bouchée a été percée pour retrouver le grand encadrement d'origine.
- L'enduit a été refait avec de la chaux Batidol (de Neau) et du sable de Roussard (issu de la carrière proche de La Bazoge).
- Les menuiseries sont remplacées par des menuiseries en bois.
Création d'une petite extension
Anne-Marie et Gérard ont laissé à leurs visiteurs le logis noble. Ils vivaient un peu à l’étroit dans la petite maison bordant la cour et formant dépendance. Pour retrouver un peu d'espace, il fallait agrandir cette petite maison. L'extension s'est faite sur l'arrière (côté prairie) pour ne pas modifier l’aspect de la cour et obtenir une parfaite intégration au paysage environnant tout en assumant le côté contemporain du projet.