Fermes du secteur Gerbier-Mézenc : Différence entre versions
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Le toit d'une habitation de la montagne ardéchoise est réalisé avec des matériaux trouvés dans son environnement proche notamment du phonolithe pour en faire des lauzes ou de la paille et du genêt pour le chaume. Le toit est à forte pente (60°) lorsqu’il est couvert de chaume afin que la pluie ou la neige n'y stagne pas tandis qu'une couverture de lauze sera quant à elle moins pentue (35° à 40°). | Le toit d'une habitation de la montagne ardéchoise est réalisé avec des matériaux trouvés dans son environnement proche notamment du phonolithe pour en faire des lauzes ou de la paille et du genêt pour le chaume. Le toit est à forte pente (60°) lorsqu’il est couvert de chaume afin que la pluie ou la neige n'y stagne pas tandis qu'une couverture de lauze sera quant à elle moins pentue (35° à 40°). | ||
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Le plan de ces habitations de montagne est souvent similaire sur les deux versants du Mézenc et se partage entre logis pour les hommes et étable pour les animaux, celle-ci pouvant prendre le 2/3 du volume total du bâtiment et accueillir une trentaine de bêtes. | Le plan de ces habitations de montagne est souvent similaire sur les deux versants du Mézenc et se partage entre logis pour les hommes et étable pour les animaux, celle-ci pouvant prendre le 2/3 du volume total du bâtiment et accueillir une trentaine de bêtes. | ||
Version du 28 mars 2019 à 16:41
Sommaire
Contexte géographique
Le Massif du Mézenc est situé dans le Massif Central, entre le département de la Haute-Loire (province du Velay) et de l’Ardèche (province du Vivarais).
Recueil technique Rhône-Alpes Sud
Retrouvez dans ce recueil technique des conseils de restauration du bâti de la région.
Découvrez-là !Caractères généraux du bâti
L’architecture des constructions du Mézenc est le reflet de l’activité des habitants (notamment l’élevage) ainsi que de son adaptation au climat du territoire. L’hiver y est long et neigeux et la burle, vent froid caractéristique du Massif Central souffle particulièrement sur ce territoire. Les maisons construites pour résister aux saisons froides sont donc massives et trapues.
Matériaux et mise en œuvre
Les matériaux utilisés pour ces constructions sont issus de l’environnement proche : la pierre pour les murs, le sapin pour la réalisation des charpentes, les lauzes en phonolithe ou le chaume pour couvrir les toits.
Mur
Les murs de ces habitations sont très épais (entre 0,80m et 1,20m) et sont construits en blocs de granite ou de trachyte bleu, liés avec de la glaise puis rejointés au mortier de chaux. Ils comportent une âme d’argile pour se protéger du froid et du vent.
Charpente
La charpente est souvent haute et robuste et est à quatre versants afin de faire face au vent. De grands arbalétriers (appelés tenails) d'une section de 30cm chacun sont espacés entre eux de 2m et sont chevillés à la panne faîtière. Ils sont assemblés au sommet et maintenus par un entrait proche du faîtage.
Des grosses lattes de sapins refendues et d'une seule longueur sont chevillées tous les 30cm sur ces arbalétriers. C'est sur cette charpente que seront tressés les branches de genêts.
Couverture
Le toit d'une habitation de la montagne ardéchoise est réalisé avec des matériaux trouvés dans son environnement proche notamment du phonolithe pour en faire des lauzes ou de la paille et du genêt pour le chaume. Le toit est à forte pente (60°) lorsqu’il est couvert de chaume afin que la pluie ou la neige n'y stagne pas tandis qu'une couverture de lauze sera quant à elle moins pentue (35° à 40°).
Dans le Vivarais, situé en Haute-Loire, les toits sont réalisés en genêts et sont appelés « rigots ». Le genêt est présent en abondance sur le socle granitique du Mézenc et est donc peu cher à l’emploi. Sa cueillette permettait également d'ouvrir des parcelles cultivables[1]. Dans le Velay, les toits sont quant à eux plutôt couverts de paille de seigle.
Le chaume étant autrefois peu cher, il était utilisé par les familles habitant dans des fermes les plus modestes. Le toit était réalisé et entretenu en auto-construction, recouvert d'une bonne épaisseur de genêts.
Les familles habitant les fermes plus aisées les couvraient quant à elles de lauzes. Cela impliquait la réalisation d'une charpente solide capable de porter le poids de cette couverture.
Il est aussi possible de rencontrer dans cette région des habitations comportant deux types de toiture : le chaume pour la partie grange et les lauzes pour couvrir l’habitation, l’arcas et la cave.
Il existe aujourd'hui peu d'artisans pour la pose de genêts mais la délégation de Maisons Paysannes d'Ardèche et l'association LIGER organisent des stages pour familiariser ceux qui le souhaitent au "piquage du genêt".
Plancher
Le plafond de l'habitation est généralement bas, d’une hauteur de 2,50m avec au dessus la grange dans laquelle est stockée le foin. Son plancher est réalisé en poutres de sapin peu espacées et ancrées dans le mur. Elles sont supportées en leur centre par une poutre longitudinale appelée "charreyre". Cette poutre est elle-même soutenue par des chandelles faites en bois de grume ou en fût de basalte posées sur des sabots de pierre.
Le plancher de la grange
Le plancher de la grange, qui doit supporter la masse du foin, est le plus souvent fait de
poutres de sapin juxtaposées ou peu espacées,
ancrées dans les murs et supportées au centre
par la « charreyre », poutre longitudinale soutenue par des chandelles – en bois de grume ou
en fût de basalte – posées sur un sabot de pierre.
Architecture
Le plan de ces habitations de montagne est souvent similaire sur les deux versants du Mézenc et se partage entre logis pour les hommes et étable pour les animaux, celle-ci pouvant prendre le 2/3 du volume total du bâtiment et accueillir une trentaine de bêtes.
L’entrée du bâtiment se fait par tous par l’arcas (ou arco), petit porche qui comporte souvent une source ou un abreuvoir. Cette entrée abrite aussi généralement une loge pour les cochons.
Le logis est réduit à une pièce unique servant de cuisine, de salle à manger et de chambre. Des lits placards sont situés sur le mur de séparation du logement avec l’étable, permettant de bénéficier de la chaleur de cette dernière.
Une cheminée massive est presque toujours placée à l’angle sud-ouest de l’habitation et se détache du toit pour dépasser les couches de neige et réduire les risques d’incendie. L’étage de l’habitation est une grange où est stocké le foin pour l’hiver.
Bibliographie
- CHAUVET J.-Y. (2013), Habitats partagés : les chaumières du Mézenc : (Ardèche et Haute-Loire), Revue Maisons Paysannes de France, n°187, 1T, pp.33-35.
- CARLAT M. (1977), Les maisons Vivaroises, Revue Maisons Paysannes de France, n°46, 4T, pp.10-11.
- LEBORNE B. (2014), De lauze et de genêt, les toitures des grandes fermes de la montagne ardéchoise, Revue Maisons Paysannes de France, n°194, 4T, pp.35-36.
- MAISONS PAYSANNES DE LA DRÔME, Compte-rendu de la visite de la montagne ardéchoise, juillet 2018, disponible à l'adresse http://rhone-alpes.maisons-paysannes.org/wp-content/uploads/sites/22/2016/04/CR-sortie-2018-7-7-1.pdf
- MOREAU P. (2001), Autres toitures en genêt : les "rigots" du Vivarois : Carnets de voyage de Pierre Moreau, Revue Maisons Paysannes de France, n°140, 1T, pp.34-35.
- POIRIER M.-M. (2018), Toiture en genêt et en lauze, Les pailhisses, symboles du pays des sources de Loire, Revue Maisons Paysannes de France, n°209, pp.5-7.
Références
- ↑ CHAUVET J.-Y. (2013), Habitats partagés : les chaumières du Mézenc : (Ardèche et Haute-Loire), Revue Maisons Paysannes de France, n°187, 1T, p.34.