Annexes de l'habitat rural du Cantal : Différence entre versions

De Maisons Paysannes de France
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La couverture de ce pigeonnier, très pentue, est couverte de lauzes de schiste et percé sur un pan par une lucarne.
 
La couverture de ce pigeonnier, très pentue, est couverte de lauzes de schiste et percé sur un pan par une lucarne.
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Version du 26 février 2019 à 13:35

L'habitat rural du Cantal présente une grande diversité architecturale suivant son emplacement dans le département. Il s'accompagne généralement d'annexes qui présentent aussi une grande disparité d'aspect et sont des riches témoins du patrimoine rural cantalien.

Parmi eux se trouvent des bâtiments construits pour les animaux comme des étables, des porcheries, des poulaillers et pigeonniers mais également des bâtis pour le stockage ou les commodités du quotidien. Une habitation peut notamment s'accompagner d'une grange (liée à l'étable) , d'un four à pain, d'une fontaine ou d'un puits, ainsi que d'un secadou (séchoir à châtaignes).

Bâtis pour les animaux

Grange étable

Exemple de bloc-à-terre, étable accolée à une habitation avec rampe d'accès (ou montade) vers la grange.
Construction commune en Planèze

Croquis Pierre Moreau © 1974
Grange de Bélières de Saint-Cernin datant de 1595, conservée en partie grâce à sa toiture en tôle.

Photo Maisons Paysannes de France, délégation du Cantal ©

Le Cantal étant une région réputée pour ses élevages de vaches "Salers", il n'est pas surprenant que son territoire possède de nombreuses granges étables. Bien qu'elles soient menacées car peu protégées, on en trouve encore de très anciennes notamment celle de Bélières de Saint-Cernin qui daterait de 1595, s'il on en croit le linteau gravé de son porche . Ce bâti a notamment pu être conservé grâce au remplacement de son toit de chaume par une couverture en tôle en 1939[1].

La grange étable peut être contigüe à l'habitation dans l'Est cantalien (Cézallier, Planèze, Margeride) ou en être séparée dans l'Ouest cantalien (Xaintrie, bassin d'Aurillac et Châtaigneraie). Elle peut aussi être perpendiculaire à l'habitation au Sud-Est du département (Aubrac), mais cette disposition, plus rare, reste une exception.

On appelle bloc-à-terre une construction regroupant plusieurs fonctions sous un même toit. Dans le cas d'une habitation accolée à une grange étable, le logis est plus modeste que la partie réservée aux animaux.

Dans la plupart des cas, la structure de cette construction est la même :

  • l'étable, accessible par le mur gouttereau ou par le pignon, occupe l'ensemble du rez-de-chaussée, avec les vaches installés de part et d'autre d'un couloir central. Au fond de la grange un local est réservé aux veaux pour qu'à chaque traite, ceux-ci soient appelés près de leur mère, la vache Salers ne donnant son lait que si la traite a été amorcée par son veau.
  • la grange occupe l'ensemble de l'étage : elle est accessible soit par une rampe (appelée aussi « montade » en Auvergne), soit directement si la dénivellation du terrain le permet. Selon la position du bâtiment, perpendiculaire ou parallèle aux courbes de niveau, la porte de la grange se situe soit au pignon, soit sur le mur gouttereau arrière.

La grange étable auvergnate s'oppose à la structure de sa voisine limousine (caractérisée par une division transversale tripartite de son volume). Par sa capacité à accueillir davantage de bétail et à engranger davantage de fourrage, elle a constitué un modèle plus imposant par rapport à la grange limousine.

Détail du linteau de la grange Bélières de Saint-Cernin, gravé 1595Photo Maisons Paysannes de France, délégation du Cantal ©

Les vastes granges auvergnates avec leurs charpentes remarquables et leurs portes souvent surmontées dans l'Ouest cantalien de clochetons pyramidaux, s'affirment comme les chefs-d’œuvre de l'architecture rurale en Haute-Auvergne.

Porcherie

Loge pour cochon, bourg de Chaussenac, commune de Cussac.

Photo Maisons Paysannes de France, délégation du Cantal ©
Il est encore possible de trouver des constructions qui ont servi d'habitat pour les cochons à proximité de maison rurale cantalienne, bien qu'elles n'abritent plus d'animaux depuis la fin des années 1970.

Ces bâtis, dont l'aspect rappelle celui de maisonnettes, sont appelés "loges" et sont parfois restaurés. Les matériaux utilisés sont ressemblants à ceux des maisons paysannes: pierre sèche, volets en bois à planches larges avec barres d'assemblage horizontales, toiture en pierre, ardoise, tuile ou chaume et lucarne.

Les cochons étaient abrités au rez-de-chaussée de la loge tandis que la paille ou d'autres réserves étaient stockées au premier étage où une lucarne de toit permettait l'aération.

Les portes, souvent à double battants, peuvent comporter une ouverture sur leur partie haute, découpée parfois en forme de trèfle ou de cœur et permettant l'aération du bâti. La loge peut être parfois entourée d'un muret délimitant une petite cour dans laquelle les cochons pouvaient sortir.

Poulailler

Pigeonnier

Bien que peu présents en Auvergne, il existe des pigeonniers dans le Cantal, témoin d'une architecture propre au département.

Le plus célèbre est le pigeonnier de la Prade, situé sur la commune de Vic-sur-Cère. Ce bâtiment, de forme hexagonale et aux murs en maçonnerie, repose sur un plancher en bois. Il est juché sur six piliers en pierre chanfreinés. Sa porte ainsi que le cadre de ses ouvertures en façade sont en bois.

La couverture de ce pigeonnier, très pentue, est couverte de lauzes de schiste et percé sur un pan par une lucarne.

Pigeonnier de la Prade à Vic-sur-CèrePhoto Maisons Paysannes de France, délégation du Cantal ©

Four à pain

Secadou

Puits

Fontaine

Références

  1. ARCHIVES DU CANTAL, Le canton de Saint-Cernin et son patrimoine, disponible à l'adresse:http://archives.cantal.fr/?id=551

Bibliographie

  • FIRBAL D. (1999), "Logés" comme des cochons, Revue Maisons Paysannes de France, n°134, 4T, pp. 28-29.
  • GAUTHIER Claude, Le four banal dans le Cantal, Revue Maisons Paysannes de France, n°98, 4T, pp. 14-17.
  • MOREAU P. (1974), Les anciennes maisons paysannes du Cantal, Revue Maisons Paysannes de France, n°35bis, 3Tbis, pp. 8-9.