Intégration contemporaine sur un châtelet médiéval

De Maisons Paysannes de France
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Château de la Madeleine avec intégration contemporaine du châtelet.

Photo PNRHV © Maisons Paysannes de France, Concours René Fontaine 2014-2015.

Situé à une trentaine de kilomètres de la capitale, le Château de la Madeleine, situé sur les hauteurs de Chevreuse, surplombe la vallée de l'Yvette. Cette forteresse a été construite entre 1030 et 1090, puis modifiée jusqu’en 1660. Il s’agit d’un témoin majeur de l'architecture médiévale en Île-de-France. Dans les années 1980, ce château, propriété du département des Yvelines, a fait l'objet de fouilles archéologiques importantes et d'une rénovation de grande ampleur. Depuis cette époque, il abrite également la Maison du Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse.

Intégration contemporaine sur le châtelet.

Photo PNRHV © Maisons Paysannes de France, Concours René Fontaine 2014-2015.

En 2011, l'équipe du Parc décide d'y installer une partie de ses bureaux dans le châtelet d'entrée qui était un élément du château encore inoccupé. Le châtelet a été très remanié au cours des siècles et avait peu de restes archéologiques. Il n'y avait pas non plus de ressources documentaires historiques fiables.

Une restauration n'était pas envisageable, et une reconstitution eut été approximative. Il a donc été admis, en concertation avec Marie-Laure Petit, l'architecte des Bâtiments de France, et avec les services archéologiques départemental et régional, qu'une intervention contemporaine était cohérente.

Projet

Le projet a consisté à un aménagement des bureaux dans cet édifice médiéval sans le dénaturer. Cet ouvrage étant à l’origine défensif, il était très fermé vers l’extérieur. Cet aspect était donc a priori peu compatible avec la création d’espaces de travail qui nécessitent l'apport de lumière naturelle.

Les deux tours arrondies latérales du châtelet encadraient une façade pleine en parpaings, habillée d'un simple bardage en bois avec dessous une porte d'accès à la cour intérieure du château.

La solution imaginée par l'architecte David Mary qui a réalisé le projet, a été de créer entre les deux tours, sur les étages, une façade entièrement vitrée avec partie ouvrantes pour la ventilation. Cette partie est habillée à l'extérieur par des lames de bois verticales posées de biais formant un brise-vue permettent ainsi de capter la lumière tout en offrant des vues latérales depuis l'intérieur vers le paysage de la vallée et de l’extérieur sur les bureaux pour le visiteur arrivant de l'extérieur. Au niveau du pont donnant accès à la cour intérieur du château, l'ancienne porte pleine en bois a été remplacée par un portail avec des lames à claire-voie constitué de poutres verticales en chêne, rappel des herses de pont levis. Le projet a donc conservé l'esprit fermé d'une forteresse tout en accueillant un espace et une forme contemporains. Un pont fixe situé devant l'entrée remplace l'ancien pont-levis et permet au public l’accès au site.

L’ensemble a été réalisé avec des bois non traités qui vont griser naturellement, ce qui favorisera une meilleure intégration avec les maçonneries anciennes. Le chêne utilisé pour le portail est issu de la forêt de Rambouillet. Les claustras ont été réalisées en châtaignier. Les structures métalliques gris anthracite qui assurent le maintien de l'ensemble sont discrètes, dissimulées derrière le bois. Des prototypes de portion de façade ont été réalisés sur le chantier pour vérifier chaque détail et dimensionner précisément les ouvrages.

Cette intervention architecturale, modeste, constitue un exemple d’intégration contemporaine dans un contexte patrimonial.

Elle a été primée au palmarès d’architecture 2014 du CAUE 78 et a reçu en 2015 le Prix René Fontaine sobriété et patrimoine dans la Catégorie Bâti contemporain.


Bibliographie